Meriem Belmihoub-Zerdani, personnalité nationale, ancienne moudjahida ayant occupé de hautes fonctions de l'Etat et experte au sein du Comité des Nations unies contre la discrimination à l'égard des femmes (Cedaw) depuis janvier 2003, a appelé à une parité hommes-femmes au sein de la société algérienne, que les femmes soient nommées à des postes politiques, et appelé l'Algérie à respecter les engagements internationaux concernant les droits des femmes.Ayant été reçue par le président de l'instance «pour la révision des lois et de l'amélioration des conditions de l'Algérie», elle affirmé avoir demandé que «la Constitution donne les mêmes droits aux hommes et aux femmes et un certain nombre d'amendements à la Constitution actuelle». Elle a en outre proposé que «la Constitution actuelle prenne en charge l'amazighité, autant que les deux autres composantes de notre identité». Indiquant que les femmes arrivent à plus de 55% de réussites universitaires, elle déplore que «lorsqu'on va vers des responsabilités au niveau politique, on ne trouve plus rien du tout». Et de souligner la nécessité qu'il y ait des quotas «qui permettent aux femmes d'être élues ou d'être désignées par le chef de l'Etat, pour arriver à une parité totale». Mme Belmihoub-Zerdani rappellera que les femmes sont majoritaires dans le secteur de la justice, soulignant l'impératif qu'il y ait «un maximum de nos femmes qui soient nommées à des postes» de responsabilités. Or, ce n'est pas le cas relèvera-t-elle. «Même si elles sont diplômées elles ne sont pas nommées aux mêmes postes que les hommes» dira-t-elle en appelant à une égalité dans tous les secteurs pour que «demain la société algérienne soit équilibrée, qu'elle ait autant d'hommes que de femmes, dans le gouvernement et dans la représentation internationale». «On ne demande que nos droits, non pas des faveurs», a-t-elle affirmé, en rappelant «les suggestions faites par les personnes qui nous ont précédées», et qui plaident pour «l'équilibre des pouvoirs, l'équilibre dans la société et dans tous les domaines». Elle a en outre appelé «les Algériens à bâtir l'Algérie main dans la main, comme hier, lors de la guerre de Libération nationale, nous avons partagé les prisons et les grèves de la faim», mais, dit-elle, «il faut que nous respections nos engagements au plan international, parce qu'un traité international est plus important qu'une loi interne, et lorsqu'on a ratifié un traité on est tenu de l'appliquer. Il faut que les hommes et les femmes aient des droits égaux, des représentations égales et des salaires égaux». A. R.