Le trafic ferroviaire risque d'être encore une fois paralysé, ce matin, par une grève des travailleurs. Les couloirs de la SNTF bruissaient hier d'une possible grève qui pourrait avoir lieu aujourd'hui. Des informations recoupées faisaient état d'un mouvement en gestation mais, en raison de l'indécision, aucune source n'a voulu dire avec exactitude si le trafic ferroviaire allait être gelé ou pas. Nous n'avons donc pas réussi à confirmer ou à infirmer cette information auprès du syndicat d'entreprise dont les représentants étaient injoignables. Les travailleurs de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), renouent aujourd'hui avec la protestation, en observant «un mouvement de grève», avons-nous appris auprès d'un responsable au sein de l'entreprise ferroviaire sans que notre source en précise la nature. Y aura-t-il une paralysie du trafic ferroviaire ? «Je ne peux pas m'avancer là-dessus, tout ce que je peux dire c'est qu'il n'y a pas un arrêt de travail», a expliqué notre source. Les trains risquent de ne pas circuler, ce matin, au grand dam des usagers qui n'ont pas été informés. Comme il est malheureusement de tradition désormais. Si cette information s'avère vraie, elle ne fera qu'attiser la colère des usagers qui ne se sont pas encore remis des deux jours de grève «spontanées» déclenchés par les conducteurs sans préavis. La direction de la SNTF avait dénoncé, alors, ce genre de comportement et décidé, en guise de sanction, des ponctions sur salaires contre les grévistes. Même si ces derniers ont repris au bout de deux jours de débrayage, après que la direction eut accédé à certaines de leurs revendications, notre journal avait fait état au lendemain de la reprise du travail, le 31 mai, qu'un retour à la protestation n'était pas exclu. «Les revendications ne sont pas terminées pour autant !», avait prévenu une source syndicale. Il s'agit notamment de la question de l'ancienneté des agents. «Il est inconcevable, voire inacceptable, que des employés ayant cumulé entre 20 et 32 ans de service dont certains s'apprêtent à partir à la retraite, soient logés à la même enseigne que ceux qui ont 10 ou 15 de service seulement», avait dénoncé une source syndicale précisant que les discussions sur ce point sont toujours en cours sans que les deux parties arrivent à un compromis. La direction de la SNTF devait, également, en découdre avec les travailleurs en ce qui concerne le «système de banlieue» qu'elle s'est fait un point d'honneur de mener à terme. Une situation qui inquiète les travailleurs. «Nous refusons la dislocation de la société (la SNTF, Ndlr)», s'indigne cette source «sa division n'est pas dans l'intérêt des employés», estime-t-elle. «Déjà qu'elle est divisée en plusieurs filiales, qui plus est, ne sont pas rentables, afficher son intention de créer d'autres directions dites de banlieue ne fera qu'affaiblir la société», souligne le syndicaliste. Par conséquent, «si la direction ne prend pas à bras le corps nos revendications, nous reprendront la protestation», menace le représentant des travailleurs. Ce sont autant de «raisons» qui pourraient expliquer cet énième mouvement. Rappelons, tout de même, qu'après deux jours de discussions avec l'administration de la SNTF, les grévistes ont réussi à obtenir trois primes. En effet, en plus de la prime de dépannage en ligne de l'ordre de 6% sur le salaire de base, la direction de la SNTF a en outre consenti une prime de traction (4%) au profit des «agents de réserve», ainsi qu'une revalorisation de l'indemnité pour les chefs de traction portée désormais 15%, comme annoncé par M. Noureddine Dakhli, Directeur des ressources humaines à la SNTF. Cependant, d'autres points demeuraient en suspens pour lesquels la direction avait promis d'engager un dialogue pour trouver une solution équitable. Il s'agit de la révision du système des échelons (pour laquelle les grévistes ont lancé un ultimatum de deux semaines pour la direction de la SNTF afin de régler ce point. Y. D.