Le transport ferroviaire a été paralysé, hier, tôt dans la matinée, par un mouvement de grève qui n'a touché finalement que les gares d'Alger, mais qui a provoqué, par ricochet, l'arrêt des gares qui devaient être desservies par des trains dont le départ était prévu d'Alger. Le débrayage a contraint les nombreux usagers à se rabattre sur d'autres moyens de locomotion. Beaucoup d'abonnés de la SNTF n'étaient pas informés de ce mouvement de grève. D'autant que ce débrayage “surprise” a provoqué la paralysie plus de 60% du trafic ferroviaire. Nous parlons de débrayage “surprise” car, il y a quelques jours, les sections syndicales des travailleurs de la SNTF se sont mises d'accord pour lancer une grève nationale illimitée si la direction générale de l'entreprise ne donne pas satisfaction aux revendications négociées deux semaines auparavant. L'ultimatum des syndicalistes à leur direction générale a expiré hier, sans que les deux parties, qui s'étaient réunies la veille, arrivent à un accord. “Nous nous sommes réunis samedi avec le directeur général de la SNTF, mais comme les négociations n'ont pas abouti à du concret, nous nous sommes mis d'accord pour mettre à exécution notre menace de grève nationale illimitée”, raconte un des syndicalistes. Et d'ajouter que “la tutelle a finalement intervenu et nous a contactés pour nous convier à une réunion lundi. Nous avons alors jugé plus raisonnable de surseoir à cette action”. N'étant pas à un jour près, les syndicalistes ont donc décidé d'attendre la tenue de la réunion avec les responsables de la tutelle avant de se prononcer sur la suite à donner au mouvement. “Nous devions aller à la réunion et voir les propositions du ministère de tutelle. Si nos revendications sont prises en charge, on oublie le débrayage. Et, dans le cas contraire, on lance le mouvement le jour même.” Mais, contre toute attente, les travailleurs du dépôt d'Alger, c'est-à-dire les conducteurs de train, ont donné une autre tournure aux évènements. Ils ont, de leur côté, opté pour l'exécution en solo de la menace lancée par les sections syndicales de la SNTF.