Bras de fer n Les travailleurs de la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF) poursuivent leur grève débutée hier. Une atmosphère lourde règne au niveau de la gare d'Alger avec les passagers qui attendent d'avoir des informations sur la situation. «C'est une grève de plus, c'est-à-dire des désagréments supplémentaires pour nous les usagers», a lancé un des passagers. «Le conflit entre les syndicats et la direction de la SNTF ne nous concerne pas, mais c'est toujours nous qui payons», lance une étudiante. Interrogé ce matin au niveau de la gare d'Alger, sur les raisons d'un débrayage inattendu, le porte-parole des grévistes soulignera : «Nous sommes plus que jamais déterminés à aller jusqu'au bout de nos revendications. La grève menée depuis hier est légitime, la revendication des grévistes, même si elle n'est pas affichée, est ‘'d'ordre salariale''.» Il précisera que les travailleurs de la SNTF n'ont bénéficié d'aucune augmentation salariale dont a profité la majorité des autres sociétés, voire une augmentation des salaires des travailleurs estimée à 20%. Il dira que les travailleurs de la SNTF se sentent lésés par rapport aux augmentations des salaires du secteur public, affirmant que cette grève a été déclenchée en l'absence de communication avec les responsables de la SNTF. «Mieux, enchaîne-t-il, l'article 52 signé dans la convention collective stipule que le salaire des travailleurs, tous services confondus, ne doit pas être inférieur au SMIG, or cela n'est pas notre cas.» Le salaire le plus bas des travailleurs (grade A1) a été fixé à 12 000 DA, et c'est là que le bât blesse. Il y a violation de la loi par la direction de ressources humaines de la SNTF, (DRH). Concernant les pourparlers avec la tutelle, ce syndicaliste dira : «Nous n'avons pas encore engagé des négociations avec la tutelle.» En ce qui concerne l'ampleur du débrayage, le même représentant des grévistes dira : «Vous pouvez constater de vous-mêmes que les trains des banlieues sont paralysés, j'estime que le taux de suivi de cette grève est de 100 % ; en plus ce mouvement se durcit dans toutes les régions, à savoir Oran, Constantine, Alger et Annaba. Il ne faut pas oublier que certains trains de la capitale qui circulent normalement ces deux jours sont assurés par des agents de l'ANEM et qui ne sont même pas formés d'où le risque à faire rouler ces trains. Au sujet de la réponse de l'administration jugée négative par les grévistes, les syndicalistes ont déclaré : «Les responsables de la direction de la SNTF n'ont qu'à venir faire marcher ces trains.» Bichikhi Djamel, chargé de la communication au niveau de la Fédération nationale des cheminots (FNA), nous a fait savoir que les membres du bureau de la FNA vont engager aujourd'hui des pourparlers avec la direction générale de la SNTF précisant que «nous allons essayer de répondre favorablement aux doléances des travailleurs». Samia Lounes