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La Direction fait la Sourde Oreille
La Grève des Cheminots largement suivie Hier
Publié dans Liberté le 15 - 10 - 2003


La Grève des Cheminots largement suivie Hier
La Direction fait la Sourde Oreille
Le syndicat des travailleurs de la SNTF a avancé un taux de suivi de 99%, pour la première journée de la grève illimitée à laquelle il a appelé. Les trains de banlieue ou de grandes lignes n'ont pas sifflé hier.
Le secrétaire général du syndicat nous a indiqué que les cheminots sont déterminés à aller jusqu'au bout de leur action pour satisfaire leurs revendications. Le porte-parole des travailleurs, M. Samala, a donné le ton. Pour lui, il n'est nullement question de céder. Notre interlocuteur a rappelé encore que le conducteur de locomotive, cumulant un nombre d'années d'expérience appréciable, perçoit un salaire n'excédant pas les 17 000 DA, alors que les cadres dirigeants touchent les 90 000 DA et le DG 120 000 DA. C'est injuste, clame-t-il. Quant à la légalité ou non de leur mouvement, le syndicaliste affirme être prêt à affronter la direction générale au tribunal. Pis, la situation financière actuelle de l'entreprise s'explique, selon lui, par la mauvaise gestion, en relevant que, depuis 8 ans, la SNTF n'a pas eu le quitus du commissaire aux comptes.
“La SNTF est devenue, ces dernières années, une entreprise du bâtiment, ses responsables ne s'intéressent qu'à faire appel aux entreprises pour des travaux de ravalement des gares ou autres, aucun sou n'est investi dans l'entretien des voies ferrées, il faut alors se poser des questions”, renchérit-t-il. Abordant la question du service minimum, M. Samala n'a pas mâché ses mots, en indiquant que l'article 199 de la convention collective fait l'objet, à présent, de litige entre les deux parties et a été inscrit dans la plate-forme de revendications. Néanmoins, il a rappelé que “le syndicat a transmis une correspondance à la DG dans laquelle étaient mentionnées les circulations qui seront assurées durant les jours de grève et que deux circulations, Alger-Annaba et Alger-Oran, seront effectuées, mais la DG…” Et de conclure : “On est décidé de débrayer jusqu'à satisfaction des revendications.”
“Cette Grève est Illégale”
La direction générale a reconnu que c'est une première dans les annales des entreprises publiques que le mouvement de débrayage a été suivi dans toutes les stations et gares centrales. En effet, le directeur des ressources humaines de la SNTF, qui a animé, hier, une conférence de presse, a affirmé que la grève des cheminots est suivie et que le débrayage est illégal et illicite vis-à-vis de la loi.
Pour la direction générale, la démarche du syndicat a été entachée d'irrégularités quant à la tenue des assemblées générales des travailleurs qui ont voté pour la grève. Les réunions syndicales ont été tenues en violation des procédures légales. Le conférencier n'a pas hésité, également, à tirer à boulets rouges sur le partenaire social qui refuse d'assurer un service minimum durant les jours de débrayage conformément à la convention collective.
Revenant à la plate-forme de revendications, le représentant de la SNTF a mis l'échec des négociations entre les deux parties en conflit sur le dos du syndicat, en disant que le partenaire social a présenté des revendications “excessives” et que l'entreprise ne peut supporter à l'heure actuelle. Pour lui, les augmentations réclamées par les cheminots engendreront des incidences financières lourdes sur les équilibres budgétaires de la SNTF.
Il a indiqué, à cet effet, que la SNTF traîne 24 milliards de DA de dettes et un découvert bancaire de 5 milliards de DA.
L'endettement contracté s'explique, dit-il, par l'acquisition de locomotives en 1982 et 1990. Et d'ajouter : “Une bonne partie des voitures achetées ont été détruites durant la décennie noire.”
Dans le même registre, le directeur des ressources humaines a rappelé les augmentations proposées par la DG que le syndicat a rejetées.
Rafik H.
Annaba
Les Briseurs de Grève menacés par leurs collègues
La grève des cheminots, observée depuis hier par l'ensemble du réseau ferroviaire national, a provoqué une grande inquiétude au niveau des entreprises industrielles dont l'activité est subordonnée à l'utilisation du rail comme moyen de transport des matières premières et des produits finis. La direction régionale SNTF de Annaba, qui enregistre la plus grande part au niveau national avec 80% du fret marchandises et minerais, n'a pu satisfaire la demande de ses clients potentiels, laquelle se situe entre 18 et 20 trains quotidiens. Si on ne peut pas encore parler de paralysie au niveau desdites unités, le pire est à craindre si le mouvement de grève se poursuit. Le déficit le plus important concernera le complexe sidérurgique Ispat d'El-Hadjar qui est approvisionné en minerais de fer depuis l'Ouenza et Boukhadra au moyen de 5 trains quotidiens. Le complexe d'engrais phosphatés Asmidal encourt également une asphyxie de ses équipements de production dans l'éventualité d'un débrayage prolongé avec un apport journalier de 3 rames depuis la mine de Djebel Onk. Contacté par téléphone, le directeur régional SNTF de Annaba ne cache pas son inquiétude quant à un probable pourrissement dont les retombées économiques sont imprévisibles. M. Benboudjemaâ note qu'aucun train n'a circulé depuis avant-hier minuit et que même le service minimum n'a pas été assuré. Toutes les gares des différentes circonscriptions de mouvement ont été fermées et les agents ont même menacé de représailles ceux d'entre les responsables du réseau qui s'aviseraient à briser la grève.
A. ALIA
Oran
Les Cheminots rejettent l'Offre de la Tutelle
Les cheminots de la wilaya d'Oran n'ont pas suivi, hier, l'appel à la grève lancé par le syndicat d'entreprise de la SNTF, rejetant, toutefois, l'offre d'augmentation de l'administration générale et du ministère de tutelle, a-t-on appris auprès de sources proches de ce syndicat au niveau de la direction régionale de la SNTF. Selon des informations concordantes, les 1 400 travailleurs du réseau des chemins de fer ont rejeté “l'idée même de discussion autour des revendications socioprofessionnelles sans préalables”. Des cheminots appartenant à des structures de maintenance et de sécurité ont, par ailleurs, fait part de leur refus de “cautionner toute négociation qui ne prendrait pas en charge nos revendications.” En effet, des rumeurs sur un possible accord entre les travailleurs et l'administration générale de la SNTF ont été démenties par les représentants du syndicat d'entreprise des chemins de fer. “Nous avons rejeté les offres d'augmentation de 400 et 100 dinars faites respectivement par l'administration générale et le ministère de tutelle. Nous ne demandons pas la charité”, a affirmé un représentant des travailleurs. Des mesures coercitives seront envisagées dans les tout prochains jours afin de “faire fléchir la position de l'administration générale de la SNTF et l'attitude incompréhensible du ministère des Transports”, ont annoncé des représentants du syndicat d'entreprise de la SNTF à Oran en guise d'avertissement.
B. Ghrissi
Constantine
Le Train n'a pas sifflé
Après la grève des enseignants qui paralyse les lycées de Constantine, c'est au tour des travailleurs des chemins de fer de la ville des Ponts suspendus d'adhérer au mot d'ordre lancé par leur fédération.
Hier, aucun train n'a sifflé dans les gares de la capitale de l'est du pays et l'appel au débrayage a mobilisé 96% des travailleurs des chemins de fer, selon une source syndicale.
À la gare centrale de Bab El-Kantra, nous avons rencontré des travailleurs-grévistes présents à leurs postes de travail, expliquant à des dizaines de voyageurs les causes de leur mouvement de protestation.
Même ambiance dans les gares de Sidi Mabrouk, de Khroub, de Didouche-Mourad et de Zighoud-Youcef.
Faut-il rappeler, cependant, qu'outre leurs revendications salariales, les cheminots appellent à une amélioration des conditions de travail qui restent “déplorables”, notamment dans leur aspect sécurité.
SOUMEYA M.
À la Gare Agha
La Déception des Voyageurs
La gare d'Agha offre une image inhabituelle au premier jour de la grève des cheminots. Le brouhaha qui caractérisait les alentours n'est plus au rendez-vous. Aujourd'hui, la ruelle qui longe la place Maurétania est vidée de ses piétons. Ceux-là mêmes qui sortaient et entraient à la station recourent indubitablement à un autre moyen de transport. L'entrée affiche déjà un état des lieux “désertique”. ça ne grouille pas de monde, contrairement aux jours précédents. C'est plutôt le calme plat. Le mot d'ordre semble être bien suivi par les employés. Les portes entrouvertes, six agents de sécurité accomplissent le rôle de leurs collègues : ils expliquent et orientent les clients. “C'est la grève, il n'y a pas de trains, madame”, s'adresse l'un deux à une dame d'un certain âge, venue prendre le chemin de… fer vers Blida. Déçue, elle retourne bredouille pour la quête d'un autre moyen de transport. Elle n'a pas l'embarras du choix : il n'y a que le bus ou le taxi pour faire face à cette défection inattendue. “Compte tenu de la sensibilité de notre poste, nous devons travailler pour assurer la sécurité de l'unité”, précise un des agents. Les guichets, de part et d'autre de l'entrée principale, sont fermés. Les micro-ordinateurs des préposés sont éteints. Point de réservation ni de vente de tickets. À l'intérieur de l'enceinte, une dizaine de trains à l'arrêt forme une rangée bien agencée sur la voie ferrée. Le son des klaxons et le vacarme du démarrage des trains ne retentissent plus. Une vingtaine de personnes attend l'arrivée d'un train. Quand bien même un service minimum est assuré, le respect des horaires, en revanche, ne l'est pas.
Des trains à destination d'El-Affroun, de Thénia et de Blida sont partis à des intervalles irréguliers depuis le matin, sans, toutefois, prendre le chemin du retour. Hormis les trains de banlieue, les longues destinations ne sont pas inscrites au programme provisoire de la grève. Ce qui engendre des perturbations aux conséquences lourdes sur le trafic ferroviaire. Sur un des bancs, Mustapha, la quarantaine, attend depuis presque une heure. Il “guette” l'apparition de la moindre voiture (wagon) pour rentrer chez lui à Boumerdès. “Hier, c'était la grève des bus, aujourd'hui, celle des trains et… demain ça sera au tour de quel secteur ?”, s'interroge l'homme à la chemise blanche. Les marques de déception et de désespoir se lisent clairement sur son visage. “L'Etat est absent. Ce n'est plus un Etat, en réalité. Au… train où vont les choses, je vais finir par quitter définitivement ce pays”, lance-t-il désappointé. Son compagnon, assis à ses côtés, déplore le fait de ne pas être informé à temps. “J'aurais pris mes dispositions”, explique-t-il. Mustapha, qui reprend la parole, avoue qu'il a raté toute la journée rien que pour établir un extrait d'acte de naissance à la mairie. “Si c'est pour l'augmentation de leurs salaires, leur mouvement de protestation est légitime”, déclare-t-il en parlant des cheminots. Plus ironique, son compagnon lance cette phrase : “En 2003, nous pensions que le train céderait sa place au métro, notamment sur certaines lignes. Or, la réalité est toute autre !”.
Aux environs de 14h30, un véhicule 4x4 de la police surveille l'ambiance qui règne dans l'enceinte. Un autre voyageur a perdu tout espoir de trouver un train sur Oran. “J'attends depuis trois heures et demie sans que je puisse accéder au train”, indique-t-il. Mouloud, un fonctionnaire, la cinquantaine révolue, déclare sans ambages et sans la moindre retenue : “C'est vraiment désolant pour notre pays !” Il a l'habitude de prendre le train de 15 heures qui assure la ligne Alger-Boumerdès pour descendre à Rouiba. Mais point de train. “J'attends un moment, sinon je rentrerai par bus”, souligne-t-il. “Si les cheminots maintiennent leur grève pendant trois à quatre jours, l'inévitable heure des émeutes sonnera”, avertit, avec sagesse, notre interlocuteur.
Badreddine K.


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