Photo : S. Zoheïr Par Amar Rafa Reçu hier en tant que personnalité nationale, Abdelhamid Mehri appelle à une conférence nationale sur un projet national global auquel contribueront toutes les forces politiques algériennes sans exclusion, y compris les islamistes qui exercent la politique.«La réforme véritable et profonde qui touche l'édifice, les structures de l'Etat et ses méthodes de travail, a besoin d'une consultation plus large et la participation de toutes les forces politiques, sans exclusion», a affirmé M. Mehri en précisant que «le processus consiste au parachèvement de l'Etat algérien, où chacun doit retrouver son droit en entier, non diminué». Pour autant, «la première condition pour la réussite de ce processus est la participation de toutes les forces, d'une façon organisée, et sans aucune exclusion de quelque forme que cela soit», a-t-il indiqué.Affirmant avoir expliqué aux membres de la commission que «le processus recherché et attendu par le peuple, ne doit pas, à mon avis, obéir à la logique de la majorité, quels que soient les chemins qui y mènent, mais, sera le résultat d'un consensus, où ce qui s'y rapproche, de toutes les forces politiques». «Cette hypothèse diffère de celle qui existe actuellement, qui vise essentiellement à réviser les textes de lois, que ce soit la constitution ou d'autres lois importantes», dira M. Mehri. «Je considère que ce qui peut être reproché au régime ce sont les pratiques opérationnelles qui ne se référent à aucun texte, qui ne peuvent êtres résolues par la révision des textes, et doivent donc faire l'objet d'un dialogue claire dans une conférence nationale politique regroupant toutes les forces politiques, en vue de sortir avec un document-référence, qui nous permette de définir les objectifs de la réforme, les étapes de la réforme et ses méthodes», a-t-il dit en substance. La démarche proposée par Abdelhamid Mehri consiste à encourager les différentes catégories sociales à organiser des conférences et rencontres afin de débattre du thème du changement et de proposer des solutions. Il s'agira aussi pour l'APN et le conseil de la national de lancer un débat général et public sur le thème du changement.Dans ses réponses aux questions de la presse, M. Mehri, a fait état de «contacts permanents» avec Aït Ahmed, mais sans pour autant qu'ils prennent des «positions communes». S'agissant de sa participation aux consultations sur les réformes, il a dira : «Je n'ai pas pris de position réservée ou opposée puis je me suis rétracté.» Tout en excluant avoir reçu des garanties pour ces consultations, il a indiqué qu'«il est nécessaire d'avoir de l'espoir. Sinon je ne ferai plus de politique». «Je pose la question, mais sa solution ne dépend pas de moi, mais de la conjugaison des efforts de tous. Pour moi, il est nécessaire que se réunissent toutes les bonnes volontés pour sortir le pays de la situation actuelle», a-t-il expliqué.Quant à la crédibilité de ces consultations, il dira qu'elle «augmente et diminue». «On peut augmenter la crédibilité en faisant d'autres pas dans le bon sens, comme elle peut diminuer». Concernant la participation du FIS dissous à la conférence nationale qu'il a proposé, M. Mehri dira que «le FIS en tant que parti dissous non», mais qu'il est favorable à la participation de «tous les islamistes qui pratiquent la politique, parce qu'on ne peut pas savoir si celui qui ne participe pas a un bon avis ou pas […], en matière d'islamistes je fais la distinction entre ceux qui croient à la violence, dont je ne partage pas l'avis, et ceux qui appellent à un état théocratique, dont je ne partage pas plus l'avis, mais de là à l'empêcher d'exercer son droit comme tout algérien, je ne le fais pas […]. Le pays a besoin de tous ses enfants pour réussir ses réformes». «On n'est pas contre la révision des textes, mais elle doit constituer la dernière étape. L'important est d'arriver à un projet national global consensuel», conclura Abdelhamid Mehri.