Sur les 215 millions d'enfants qui travaillent dans le monde, 115 sont impliqués dans des travaux dangereux, selon un nouveau rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT), à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants, qui coïncide avec le 12 juin. Sous le thème «Attention ! Enfants dans les travaux dangereux - Eliminons le travail des enfants», l'OIT révèle une situation accablante. Toutes les minutes, un enfant qui travaille est victime soit d'un accident, soit d'une maladie ou encore d'un traumatisme psychologique lié à son activité professionnelle. L'Algérie n'est pas épargnée par le phénomène de l'exploitation des enfants. «Près de 340 000 enfants travaillent en Algérie, selon une enquête réalisée en 2006 par le ministère de la Santé en collaboration avec l'Unicef sur des enfants âgés entre 5 et 15 ans», a révélé, dimanche, le représentant de l'Unicef en Algérie, Emanuel Fontaine. Il intervenait lors d'une rencontre, tenue au siège du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du travail. Pour le représentant du département de Louh, M. Mohamed Khiat, secrétaire général au ministère, «le travail des enfants n'est pas un phénomène inquiétant en Algérie et ne touche que 0,3% de la population juvénile». «Le taux d'enfants au travail est relativement faible et diminue d'année en année selon les résultats de contrôle des services de l'Inspection du travail», a-t-il précisé. Pour sa part, Mohamed Benkrama, inspecteur général de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le travail des enfants, a indiqué dans son allocution que le travail dangereux fait partie des pires formes de travail des enfants que la communauté internationale vise à éliminer à l'horizon 2016. Il a rappelé que «l'Algérie, qui a ratifié les principales conventions relatives à la protection de l'enfance, s'est engagée à lutter contre l'exploitation des enfants, à travers, entre autres, son programme national de prévention et de lutte contre le travail des enfants et la mise en œuvre d'une stratégie intersectorielle». De son côté, la directrice du Bureau international du travail (BIT) en Algérie, Mme Maria Crisetti, a souligné l'importance de lutter contre le fléau des enfants travailleurs et de protéger ces êtres vulnérables contre les pires formes de travail, susceptibles de nuire à leur santé, leur sécurité et leur moralité. Le travail s'oppose souvent à l'éducation de l'enfant. L'assurance que tous les enfants aillent à l'école et que leur éducation soit de bonne qualité demeure la clé de la prévention du travail des enfants. A. B.