Synthèse de Salah Benreguia Trois morts, quatre blessés, ainsi qu'un travailleur porté disparu, tel est le dernier bilan de l'accident survenu mercredi dernier sur plate-forme «Saipem 7000» chargé de la construction du gazoduc sous-marin Medgaz devant relier l'Algérie à l'Espagne. Medgaz, dans un communiqué repris jeudi par l'APS, a précisé que l'accident, qui s'était produit dans les eaux internationales, était dû à un «problème au niveau de la grue» de la plate-forme et non à une «explosion», comme rapporté par des médias espagnols. «Toutes les victimes, hormis un des blessés, sont des employés de l'entreprise italienne Saipem, propriétaire du bateau», précise le communiqué. Un précédant bilan, fourni par des médias espagnols, avait fait état de trois morts, trois blessés et d'un disparu. Selon lui, les victimes de l'accident auraient été écrasées ou projetées en mer par le glissement d'un tube de 12 mètres de long. Le consortium Medgaz a indiqué, par ailleurs, qu'aussitôt après ce drame, il a informé les autorités algériennes et espagnoles et s'est mis à leur disposition pour «toute question concernant cet accident». Medgaz, qui «déplore profondément» cet accident, a transmis ses condoléances aux familles des victimes et aux travailleurs de Saipem. Pour rappel, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a assisté le 4 septembre dernier, à bord du bateau navire italien «Saipem 7000», à la pose en eaux profondes du tronçon offshore du gazoduc Medgaz devant relier l'Algérie à l'Espagne. «Le Medgaz sera un moyen de sécuriser l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel et de satisfaire l'accroissement de la demande de cette énergie sur le Vieux Continent», avait fait savoir Chakib Khelil. La longueur totale du gazoduc est de 1 050 km, dont 550 en territoire algérien et 210 en mer, en eaux profondes allant jusqu'à 2 160 mètres, et sa capacité de production avoisinera 8 milliards de m3 de gaz par an. Il devra être mis en service en 2009 et contribuera à l'accroissement des exportations de gaz algérien pour atteindre l'objectif de 85 milliards de m3 à l'horizon 2012. Le coût total de ce projet est estimé à 900 millions d'euros. Il reliera Beni Saf, sur le littoral ouest de l'Algérie, à Almeria. Sa construction a été confiée en février 2007 à cinq entreprises multinationales : les japonaises Mitsui et Sumitomo, la britannique Rolls Royce, l'italienne Saipem et le consortium hispano-français Tecnicas Reunidas-Amec Spie. Le consortium Medgaz est constitué du groupe algérien Sonatrach (majoritaire avec 36%), des espagnoles Cepsa et Iberdrola (20% chacune), de Gaz de France et d'Endesa (12% chacune). A signaler que le Medgaz a été approuvé dès 2003 par la Commission européenne comme projet d'intérêt commun dans les réseaux transeuropéens du secteur de l'Energie.