Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a assisté jeudi dernier, à bord du bateau Saipem 7 000, à la pose dans les eaux profondes du tronçon offshore du gazoduc Medgaz devant relier notre pays à l'Espagne. Après avoir assisté à l'opération de pose du tronçon déjà entamée sur la côte espagnole puis sur la côte algérienne, le ministre de l'Energie a, dans une déclaration à la télévision nationale, fait savoir que Saipem 7000 est le bateau utilisé pour la pose du gazoduc dans les eaux profondes (2 160 m) de son parcours de 200 km. Devant être mis en service l'année prochaine, ce gazoduc sous-marin est d'une capacité de 8 milliards de m3 de gaz par an. Le gazoduc Medgaz, qui reliera Beni Saf sur la côte algérienne à Almeria sur la côte espagnole, sera alimenté depuis le Centre national de dispatching gaz (CNDG) de Hassi R'mel. Pour ce faire, cette canalisation de transport de gaz naturel de 24 pouces traversera la mer Méditerranée et reliera l'Algérie à l'Europe via l'Espagne. Sa longueur totale en offshore est de 210 km sur une profondeur de 2 160 mètres. Alors que l'objectif visé par la partie algérienne est d'augmenter les exportations gazières, celui du Vieux Continent, qui sera servi via l'Espagne, est de sécuriser l'approvisionnement des pays européens, notamment face à une demande de cette énergie de plus en plus croissante. En d'autres termes, ce projet devra surtout contribuer à l'accroissement des exportations de gaz pour atteindre l'objectif fixé de 85 milliards de m3 à l'horizon 2012, selon ses concepteurs. Pour mémoire, le Medgaz avait été approuvé en 2003 par la Commission européenne comme projet d'intérêt commun dans les réseaux trans-européens du secteur de l'énergie. Cependant, le projet a vu réellement le jour après l'obtention de toutes les autorisations administratives des deux côtés, une chose qui a permis au conseil d'administration de la société Medgaz, composé de Sonatrach (majoritaire avec 36%), les espagnoles Cepsa et Iberdrola (20% chacune) et Gaz de France et Endesa (12% chacune), d'entériner la FID (Final Investment Decision) le 21 décembre 2006 à Madrid. Celle-ci, pour rappel, marque la fin de la phase contractuelle du projet et le début de la phase de construction. Alors que les travaux de construction du gazoduc ainsi que la station de compression de Beni Saf et du terminal de réception d'Almeria sur la plage du Perdigal ont débuté fin 2007, le montant global d'un tel projet est estimé à 900 millions d'euros. Par ailleurs, plusieurs sociétés se sont chargées de la réalisation dudit projet. Il s'agit, entre autres, de la compagnie italienne Saipem pour les travaux d'installation de la canalisation sous-marine et de la société japonaise Mitsui Sumitomo pour la fourniture du tube de 24 pouces. Alors que la société française Amec-Spie se charge de la réalisation de la station de compression de Beni Saf, la fourniture des turbines est confiée à la société Rolls Roys.