Photo : S. Zoheïr Par Reda Cadi L'état des lieux et la relance du cinéma en Algérie ont été le thème d'une rencontre qu'avait animée Hadj Bensalah, directeur de la cinémathèque Ouarsenis d'Oran, en présence d'un public composé essentiellement de cinéphiles et d'universitaires. Dès le début, le responsable de la cinémathèque soulignera l'importance du plan d'action et de développement élaboré par le ministère de la Culture pour promouvoir le 7e art algérien. Détaillant ce plan, M. Bensalah dira que «l'adoption et la mise en place d'un dispositif légal encadrant l'activité du cinéma, la réhabilitation du parc national des salles de projection et l'introduction d'un régime fiscal destiné à encourager les investisseurs nationaux et étrangers dans ce secteur» en constituent les axes majeurs. «Cette initiative qui repose sur un diagnostic précis insufflera une nouvelle dynamique aux leviers du secteur» cinématographique que sont la distribution, l'exploitation et la production, a-t-il expliqué. «Si notre cinéma est en crise, il est des signes qui indiquent depuis quelques années une reprise de l'activité», ajoutera-t-il. Il en voudra pour preuve «l'émergence de jeunes entreprises de production et de distribution, le tournage de plusieurs films nationaux et étrangers, en Algérie, et l'intérêt des opérateurs étrangers pour la coproduction ou l'investissement en Algérie». Quant aux insuffisances qui existent en matière de formation et d'équipement, elles devront être prises en charge par ce plan d'action, a-t-il indiqué. S'agissant du capital filmique, le responsable de la cinémathèque -qui dispose de 10 000 titres longs-métrages et de 5 000 autres courts-métrages-, dira que des mesures sont envisagées pour garantir sa bonne préservation. Concernant la réhabilitation des salles de cinéma engagée par le département de Khalida Toumi, le responsable indiquera que seules 91 salles de cinéma sur les 313 existantes sont en état de fonctionnement. A ce propos, la ministre de la Culture, lors de la séance consacrée aux questions orales à l'Assemblée populaire nationale, jeudi dernier, répondant à une question sur la dégradation du cinéma algérien en raison du manque de ressources financières, a affirmé que le ministère accordera désormais un intérêt particulier au facteur humain à travers l'introduction du 7e art dans la formation supérieure à l'Institut supérieur des arts dramatiques, la création du Centre national du cinéma audiovisuel, l'extension de 17 salles de cinéma relevant du ministère ainsi que l'ouverture des salles fermées. Elle a ajouté, par ailleurs, que l'Etat apporte son soutien continu à la production cinématographique en accordant plus de 217 millions DA du Fonds national pour la promotion du cinéma et sa diffusion à l'étranger. Le ministère a proposé un projet de loi relatif à l'activité du cinéma afin d'y assurer un meilleur encadrement. Ce projet de loi est en cours d'examen, a ajouté la ministre.