Le FLN ambitionne de mettre en place une cartographie devant situer son réservoir électoral à travers le territoire. Le SG du parti, Abdelaziz Belkhadem, qui en a fait l'annonce hier, a précisé que cet outil sera à même de permettre au doyen des partis de parachever son implantation dans les régions où il n'est pas suffisamment présent, et de définir les points faibles et points forts du parti sur la base des expériences passées dans les élections depuis 1990. Lors d'une journée d'étude, première d'une série qu'organise le centre des études, analyses et prospectives du parti qui a planché, une année durant, sur la «sociologie des élections et comportements des électeurs», le FLN s'est particulièrement intéressé au phénomène de l'abstentionnisme lors des élections, ses tenants et ses aboutissants, ses relations avec le régime électoral et l'influence des systèmes politiques et le dispositif légal sur les élections. En affirmant que toute opération électorale reste marquée par deux éléments essentiels, à savoir le comportement humain et le poids sociologique, Abdelaziz Belkhadem a axé son allocution d'ouverture sur les conséquences du régime électoral, sur le déroulement et les résultats des élections, notamment le phénomène de l'abstention. En présence des mouhafedhs du parti et du directeur des libertés publiques au ministère de l'Intérieur, le SG du FLN a souligné la préférence du FLN pour la liste proportionnelle, sur la base des expériences passées avec les élections, étant particulièrement «échaudé» par l'expérience de 1991 où le parti majoritaire avait proposé un système électoral «uninominal à deux tours», qui ne reflétait pas le poids réel des électeurs. Lors de son dernier comité central, a-t-il indiqué, le FLN a proposé de garder la liste proportionnelle pour l'APN et l'APW, mais en introduisant un amendement pour qu'à l'APC, la priorité soit donnée à la liste majoritaire pour la désignation du poste de président de l'exécutif ou les présidents des commissions juridique et des finances. De plus, devait-il révéler, la discussion demeure encore ouverte au sein des instances du parti pour l'adoption des listes ouvertes, arguant que la liste fermée pousse à l'abstention. Même si la liste ouverte consacre souvent l'ambition personnelle aux dépens de celle du parti, dira-t-il. Et ce, avant que Belkhadem ne suggère un débat au sujet du poids social, notamment la parenté, le régionalisme et le tribalisme qui reste déterminant, dans certains cas, dans les opérations électorales. Pour le SG du FLN, la question de l'abstentionnisme est liée à l'environnement dans lequel se déroulent les élections, en indiquant qu'en Angleterre et dans certaines démocraties occidentales, où l'on s'éloigne de la vision partisane des élections, le taux de participation des électeurs ne dépasse pas 50%, alors que dans certaines démocraties nées après la chute du communisme, il y a un fort taux de participation aux législatives. En Algérie, il y a plus d'électeurs lors des communales que des législatives en raison du fait que les candidats sont mieux connus par les électeurs et que la commune a un lien direct avec leurs préoccupations, d'où la proposition de jumelage des élections de mai prochain, a estimé Belkhadem. Pour ce faire, le FLN ouvrira prochainement un atelier de travail sur le sondage d'opinion, a indiqué le SG du parti, en rappelant l'absence d'une loi spécifique à ce sujet. Il a, en outre, souligné la nécessité d'étudier, à la lumière des pesanteurs sociologiques, la place des jeunes et de la femme dans les listes du parti. Belkhadem a en définitive longuement insisté sur la nécessité de cerner le phénomène susmentionné et de doter le pays d'élections crédibles. La question mérite toute l'attention, car, dit-il, elle sert souvent de base à la classification de notre pays. A. R.