Photo : Sahel Par Smaïl Boughazi En fait, en vertu de loi 04-06 du 20 février 2006, complétant l'ordonnance 95-07 du 25 janvier 1995, les compagnies d'assurances étaient dans l'obligation de se conformer à la réglementation et séparer l'activité assurance des personnes de celle des dommages IARD. Pour le moment, certaines compagnies ont pu se conformer à cette règle. Il s'agit de trois filiales créées en partenariat avec des groupes étrangers, à savoir la SAPS (Société d'assurance, de prévoyance et de santé), Tala (Ta'mine Life Assurance) ainsi qu'une joint-venture de la CNMA et de Salama assurances Algérie. Pour la première annoncée récemment, il s'agit d'un partenariat entre le groupe français Macif et la SAA, la BDL et la Badr. Elle a obtenu son agrément le 10 mars dernier et déposé son agrément au CNRC pour obtention du registre du commerce. Le capital social de la SAPS est de 2 milliards de dinars, détenu à 41% par la Macif, alors que les 59% restants sont répartis entre la SAA (34%), la Badr (10%) et la BDL (15%). La deuxième, créée en partenariat avec un groupe espagnol, est Tala, mise en place par la Compagnie algérienne d'assurances transports (CAAT), cette entité est déjà opérationnelle. Elle est dotée d'un capital social d'environ 450 millions de dinars, dont deux millions d'euros à la charge du groupe espagnol. Quant à la troisième filiale arrivant sur le marché national de l'assurance des personnes, elle a été créée par la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) et la compagnie Salama assurances Algérie et ses produits seront exclusivement orientés vers les métiers de l'agriculture et du monde rural. En attendant d'autres compagnies qui suivront certainement, signalons que la compagnie Alliance assurances compte concrétiser sa propre filiale dans les prochains mois, selon les déclarations de son premier responsable, Hassan Khlifati. Cette entité sera mise sur pied en partenariat avec une compagnie d'assurances multinationale, selon la règle 51/49 %. En dépit de ce début timide de l'assurance des personnes dans notre pays, il faut noter tout de même que le potentiel est là. Le marché national englobe seize compagnies, dont quatre publiques (plus de 70% du portefeuille), deux publiques spécialisées dans l'assurance-crédit (Cagex pour les exportations et SGCI pour l'immobilier)), un réassureur public (CCR), deux mutuelles (CNMA et Maatec) et sept assureurs privés (23% de la production), que sont la Ciar, 2A, Trust, GAM, Salama, Al Rayan, et Alliance. Pour les chiffres d'affaires du secteur, leur évolution est plutôt positive. Le secteur des assurances des personnes devrait générer, selon les spécialistes, un meilleur chiffre d'affaires. Les assurances des personnes ont enregistré une hausse de 22 % en 2010, alors que ce taux ne dépassait pas 6% en 2006. En valeur, il est estimé a près de cinq milliards de dinars durant l'année écoulée. Ce chiffre d'affaires qui regroupe les assurances accidents corporels, vie et voyage, a progressé de 12,4%. Et pour avoir une idée de l'écart existant entre différents produits d'assurance, il est utile de se référer au bilan de l'année dernière qui s'est établi à près de 79 milliards de dinars, en hausse de 6% par rapport à 2009, selon les prévisions de clôture du Conseil national des assurances (CNA). Pour le seul troisième trimestre 2010, le bilan fait état de 15,5 milliards de dinars, en baisse cependant de 13,2% par rapport au 3e trimestre 2009, dont 8,6 mds de dinars ont été enregistrés pour la branche automobile (+12,7%), selon un bilan provisoire du CNA. A signaler enfin que les professionnels justifient le retard pris dans le développement de l'assurance des personnes par plusieurs facteurs, particulièrement l'absence d'une culture d'assurance chez nos concitoyens, ainsi qu'un manque de sensibilisation de la part des compagnies, focalisées beaucoup plus sur d'autres segments rentables.