Photo : M. Hacène Par Bahia Aliouche L'entreprise espagnole Arpeve Imex a sollicité l'ambassade d'Algérie à Madrid pour importer des produits agricoles algériens tels que l'oignon blanc, la pomme de terre et les dattes. C'est ce qu'a indiqué l'Agence algérienne de promotion du commerce extérieur (Algex) dans son offre commerciale pour l'achat de produits agricoles algériens. De ce fait, Algex a invité les exportateurs intéressés par cette offre à prendre attache avec les responsables de l'entreprise espagnole Arpeve Imex. L'intérêt porté par cette entreprise espagnole au marché agricole national constitue une opportunité pour les exportateurs nationaux. Ceci va leur permettre de positionner sur le marché espagnol les produits agricoles algériens qui connaissent, ces dernières années, de bonnes performances. A titre d'exemple, la filière dattes a enregistré, au cours de la campagne labours-semailles (2010-2011), une production s'élevant à plus de 7,24 millions de quintaux, et la filière pomme de terre a enregistré une production d'arrière-saison (4e trimestre 2010) de 14 millions de quintaux. Ces bonnes performances sont dues à la mise en place, au cours du premier trimestre 2011, d'instruments-clés dans le renforcement du cadre économique et réglementaire sectoriel et des instruments d'accompagnement et d'intervention. Il s'agit, entre autres, du lancement à grande échelle des programmes de renforcement des capacités et de l'assistance technique PRCHAT pour le renouveau agricole et rural et de la mise en place opérationnelle des instruments de sécurisation foncière (publications et mise en œuvre des textes réglementaires relatifs à la concession des terres, office national des terres agricoles…). Ces différentes mesures d'accompagnement ont offert aux exploitants agricoles et aux opérateurs économiques un cadre d'incitation stable et un environnement favorable à la modernisation et à la croissance des investissements dans les différentes filières de production agricole ciblées. Maintenant que l'Algérie est passée d'une politique agricole de pénurie à une politique agricole d'abondance, le défi à relever sera d'accéder aux marchés internationaux avec des normes d'exportation de plus en plus difficiles. Il est donc nécessaire d'aller rapidement vers plus de professionnalisme. Il est aussi question de disposer d'un environnement juridique et réglementaire et d'un dispositif institutionnel d'appui aux exportations de produits agricoles, en adéquation avec les évolutions du contexte économique mondial (accord avec l'Union européenne, adhésion à l'OMC…). Afin de promouvoir l'exportation des produits agricoles et conquérir davantage les marchés extérieurs, les opérateurs économiques ont proposé, lors de la tenue en juin dernier des premières Assises nationales du commerce, entre autres, l'installation du Conseil national consultatif pour la promotion des exportations (ordonnance 03-04), le développement de la culture de l'exportation au profit des opérateurs des établissements financiers, des banques et des différents organismes concernés ainsi que le renforcement de la mise en œuvre du Fonds spécial de promotion des exportations (FSPE) par la mise en place des textes réglementaires d'application. Ils ont également recommandé l'encouragement de la création de petites et moyennes entreprises spécialisées dans le calibrage, le conditionnement et l'emballage des produits agricoles ; la promotion du partenariat entre les agriculteurs et les industriels, ainsi que la mise à la disposition des exportateurs de moyens de fret aérien avec des conteneurs frigos pour le transport des produits périssables et agricoles. Il est aussi question d'étudier la possibilité de prolongation des délais de rapatriement des produits des exportations de 120 à 180 jours afin de permettre aux exportateurs d'accorder des facilités de paiement à leurs clients et la mise en place des plateformes logistiques spécifiques à l'exportation, notamment au niveau des principaux pôles d'exportation. La mise en application de ces recommandations va certainement polariser l'intérêt d'autres opérateurs étrangers sur le marché agricole national et, par ricochet, contribuer à la promotion de nos exportations hors hydrocarbures qui demeurent toujours en deçà des objectifs fixés à plus de 2 milliards de dollars par an.