Photo : M. Hacène Par Ziad Abdelhadi Selon les chiffres du Centre national de l'information et des statistiques (Cnis) des services des Douanes algériennes, les exportations hors hydrocarbures, qui représentent 3,3% du volume global des exportations de l'Algérie, se sont établies à 497 millions de dollars durant le premier trimestre 2011. Elles ont enregistré une hausse de 38% par rapport à la même période en 2010. Pas de quoi tomber dans le satisfecit puisque cette hausse concerne seulement trois produits. Le verre plat produit par la société MFG (Mediterranean Float Gas) du groupe Cevital, l'ammoniac en solution liquide et le couscous suite à la levée de l'interdiction d'exporter ce produit alimentaire et les pâtes décidée par les pouvoirs publics en 2010. Par contre, des produits maraîchers ont connu des régressions de volume exporté comparativement à l'année 2009 à la même période. Les dattes et les fruits de mer n'ont enregistré aucune évolution notable. En somme, une stagnation des exportations hors hydrocarbures au moment où il était attendu une nette amélioration dans les volumes expédiés. Outre d'autres produits qui ont connu des baisses sensibles. Il s'agit essentiellement de produits maraîchers. Cette tendance à la baisse est due au fait que ces produits sont soumis à un calendrier d'expédition, au-delà de la période fixée, les exportateurs ne bénéficient pas de démantèlement tarifaire. En clair, un retard dans la préparation de l'opération expédition peut obliger l'opérateur à annuler cette démarche pour éviter des pertes financières relatives aux coûts de fret. Un cas de figure qui revient souvent au moment où il est admis que ce sont les produits agricoles qui constituent de sérieux atouts pour gagner les marchés extérieurs. «Il suffirait que les opérateurs versés dans l'exportation des produits agricoles soient un peu plus professionnels pour que les volumes des exportations soient plus importants qu'ils ne le sont actuellement», a indiqué le responsable du stand de la SARL Tahraoui connue pour son expérience dans le domaine des exportations de fruits et légumes. Selon ce dernier l'exportation a ses règles. «L'exportation est un acte éminemment professionnel, c'est pourquoi l'improvisation et l'amateurisme sont à exclure», a indiqué notre interlocuteur. Pour le directeur général de l'Agence algérienne de promotion du commerce extérieur (Algex), Mohamed Bennini, que nous avons rencontré lors de l'inauguration du 3e salon Djazaïr Export, «on ne s'improvise pas exportateur. Pour y arriver, il est nécessaire que les opérateurs visant l'international procèdent à la certification de leur outil de production et à la mise à niveau de leur emballage». Mais il a reconnu que ces conditions, même remplies, «n'ouvrent pas les portes à l'exportation». Et de nous expliquer : «L'acte d'exporter implique toutes les institutions, banques et départements ministériels». En d'autres termes, «il faut que les synergies nécessaires se mettent en place dans le processus de mise à niveau d'accompagnement et de soutien aux entreprises exportatrices». Un point de vue que partage l'association des exportateurs algériens (Anexal). «Encore, faut-il que l'administration soit formée pour accompagner les exportateurs», précisent des membres de l'association rencontrés au stand de l'Anexal. Ils ont aussi tenu à souligner qu'il est important, notamment, de renforcer le dispositif de soutien, d'information et d'assistance aux exportations hors hydrocarbures. «Cela va dans le sens d'accroître le volume des exportations des produits renouvelables qui ne représentent que 3% du taux global des exportations algériennes, les 97% restants relèvent, bien entendu, des hydrocarbures», ont rappelé nos interlocuteurs. En fait, on peut croire qu'entre les instruments de promotion à l'exportation que sont Algex, Anexal et Optimex, la coordination fait défaut ou bien les SARL exportatrices ne maîtrisent pas assez l'acte d'exporter. Le faible niveau des volumes des exportations hors hydrocarbures peut aussi s'expliquer par le manque de culture de l'exportation chez nos PME. Elles devraient s'y atteler. Et comme l'a souvent répété M. Bennini à maintes occasions, «une entreprise qui n'exporte pas est appelée, à terme, à disparaître». C'est dire que les activités exportatrices doivent prendre plus de place dans le paysage national.