Cela ne servait à rien de «pondre» des lois et des textes qui auraient été constamment remis en cause dans un championnat de Ligues 1 et 2 totalement erratique. Ce championnat dit professionnel, qui n'a de professionnel que le nom, a été le plus long et le plus décousu que l'exercice passé qui s'achève enfin. Tout est bien qui finit bien ? L'ASO Chlef a donc assuré l'essentiel à l'issue de la 38e et dernière journée, vendredi soir, à El Khroub. Il termine sur le podium pour la… première fois de son histoire et d'un championnat dit professionnel, assurant ainsi une permanence dans la plus prestigieuse compétition de clubs en Afrique. Les Lions du Chéliff seront accompagnés dans leur mission africaine par les Béjaouis de la JSMB qui ont terminé sur la seconde marche du podium. Pourtant, à l'heure de dresser le bilan de cette saison, qui, tous les observateurs en conviendront, fut particulièrement éprouvante de bout en bout, la satisfaction ne l'emporte pas, ou à peine, sur la frustration, voire la déception. Nous évoquerons le jeu et les joueurs un peu plus loin dans ces lignes (il y a évidemment beaucoup à dire…), mais commençons d'abord par les chiffres qui, eux, s'avèrent indiscutables et, en l'occurrence, cruels. Où est passé le professionnalisme dont on nous a gavés ? Professionnaliser les clubs, il n'est plus uniquement question de ballon rond, de buts et de titres à remporter. Le football est devenu une économie où de multiples compétences sont requises. L'amour du jeu ne suffit plus. La gestion archaïque des clubs à coups de levées de fonds personnels non plus. Qu'on le veuille ou pas, il n'y a aucune trace de professionnalisme au niveau de nos deux championnats. Depuis plus d'une année que le président de la République avait décidé de la professionnalisation du football algérien et le lancement de la première saison des championnats professionnels de Ligues 1 et 2, les clubs algériens continuent de fonctionner en amateurs. Et c'est justement pour rompre avec des pratiques pareilles, liées directement au caractère amateur du football algérien, que les instances dirigeantes de ce sport ont élaboré un projet de mise à niveau il y a de cela une année. Mais il n'aboutira peut-être que la saison prochaine, une fois que le gouvernement et les collectivités locales seront passés à la caisse. Pour rappel, les présidents des clubs se sont réunis plusieurs fois en décidant de boycotter les matchs de championnat avant de revenir sur ces mêmes décisions, cela témoigne du manque réel de professionnalisme des dirigeants des associations. Cela ne veut, en aucun cas, dire qu'il fallait mettre à exécution ces menaces, mais surtout le contraire, cela n'aurait pas dû, du tout, se passer. Le déblocage de cette fameuse somme de 10 milliards laisse penser qu'il ne manquait plus que cette manne financière pour que les clubs passent au professionnalisme voulu. La Fédération algérienne de football a donc opté pour le professionnalisme. Le projet, sur le papier, est excellent. Les déclarations d'intention de la part de l'autorité gouvernementale, des dirigeants fédéraux et des différentes composantes de la scène footballistique nationale se sont multipliées ces derniers mois. Toute la scène footballistique nationale veut le professionnalisme, l'a applaudi et s'est dit prête à œuvrer dans le sens de sa mise en pratique. Mais est-ce suffisant ? Adopter le professionnalisme suppose des réformes radicales, qui concerneront aussi bien les méthodes de gestion des clubs, du financement, des infrastructures, de la communication et de la recherche de sponsors. Des réformes qui n'oublieront pas le volet administratif qui va dans le sens de la formation d'un personnel gestionnaire nouvelle génération, qui prendrait en compte les changements opérés par le football à l'international. M. G.