Le gouvernement va taxer le blé dur importé par les opérateurs privés. La Loi de finances complémentaire (LFC) pour 2010 a institué en effet une taxe sur le blé dur importé à un prix inférieur au prix de régulation, fixé par le gouvernement. Cette taxe est à la charge des importateurs, a précisé le texte. Le blé dur importé à un prix égal ou supérieur au prix de régulation " n'est pas soumis à cette taxe ". Les importations de blé dur par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) sont exonérées de cette taxe. Le taux de la taxe n'a pas été encore arrêté et sera précisé dans les prochains jours, a ajouté le texte. Cette mesure est destinée à protéger la production nationale de blé dur dont la récolte est excédentaire en 2009 et en 2010. Elle vise également à empêcher les importateurs privés d'inonder le marché par du blé dur importé à un prix inférieur à celui du blé local qui bénéficie de subventions de l'Etat pour relancer la production céréalière et réduire la facture d'importation des produits alimentaires. Notons que la production céréalière pour cette année enregistre une baisse de plus de 25% par rapport à l'année passée. Les prévisions tablent sur une production de 45 millions de quintaux en 2010, soit un recul de plus de 16 millions de quintaux par rapport au record de 2009 qui était de 61,5 millions de quintaux. Le recul le plus important a été enregistré dans la production d'orge qui ne dépassera pas cette année les 15 millions de quintaux (24 millions l'année d'avant), et le blé tendre dont la récolte est estimée à 8 millions de quintaux (13 millions en 2009). Selon des responsables du secteur, cette importante baisse est liée aux mauvaises conditions climatiques qui ont sévi l'année dernière avec une pluviométrie relativement faible. Notons que l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) croule sous les stocks, et n'a pas recouru à l'importation du blé dur depuis le mois d'avril 2009 du fait d'une production record en céréaliculture réalisée au cours de la campagne 2008-2009 avec 61,2 millions de quintaux de céréales, dont 24,3 millions quintaux de blé dur, 11,3 millions de quintaux de blé tendre, 2,4 millions de quintaux d'orge et 1,4 million de quintaux d'avoine. Le ministère de l'Agriculture confirme cette tendance haussière en annonçant que le niveau de collecte réalisée par 39 CCLS a atteint 2.722.500 quintaux au 26 juin 2010. Le blé représente 57 % du total de cette collecte. Lors de la campagne écoulée à la même date, la collecte de blé dur ne représentait que 20 % du total de la collecte. Grâce à cette hausse de production, l'Algérie a d'ailleurs réalisé en juin dernier une opération d'exportation de 10 000 tonnes d'orge.