De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar La campagne moissons battage tire à sa fin à travers la wilaya de Béjaïa. Il est vrai que les surfaces consacrées à cette opération sont relativement réduites en raison du relief généralement accidenté des domaines agricoles et les difficultés inhérentes à leur mécanisation. Même si la céréaliculture ne constitue pas la vocation de la région, la récolte de blé et d'orge est, cependant, jugée très bonne cette année. Avec un rendement légèrement supérieur à 20 q/ha, l'antenne locale de l'Office national des céréales d'Oued Ghir s'apprête à engranger 33 000 q. D'ordinaire, le volume collecté par cet office spécialisé frôle les 25 000 q. Selon Ouaïssa Belaïd, qui dirige cet établissement public, plusieurs facteurs ont concouru à la réalisation de cette performance. La généreuse pluviométrie de l'hiver dernier et l'appui financier et technique accordé aux céréaliculteurs ont permis cette amélioration. Dans la région d'Akbou, les 760 ha ensemencés ont généré plus de 15 200 q de blé et d'orge, essentiellement. Ces chiffres n'incluent pas, bien entendu, les zones rurales et montagneuses où les petits exploitants locaux utilisent encore des moyens rudimentaires et des techniques ancestrales. Selon les estimations des spécialistes, le secteur de la céréaliculture traditionnelle pèse encore lourd et échappe au circuit de collecte de l'Etat. L'évaluation de sa capacité de production se situerait autour de 80 000 q qui seraient annuellement écoulés directement sur le marché. Les minotiers et les éleveurs de bétail passent directement commande auprès de ces producteurs «autonomes». Globalement, les capacités actuelles de production sont en deçà des potentialités de la région qui, de l'avis général, peuvent être élargies grâce à un programme d'investissement et de mise en valeur des terres fertiles de la vallée de la Soummam et des plaines côtières. 'amélioration des conditions de production du secteur «traditionnel» est aussi de nature à offrir de meilleures perspectives. Notons que les subventions publiques pour l'acquisition des engrais et des produits phytosanitaires, la suppression de la TVA, le crédit à taux bonifié (Rfig) accordé en amont par la BADR et la mise à disposition des équipements nécessaires (moissonneuses-batteuses, tracteurs et épandeurs) à des prix avantageux sont autant de mesures saluées par les paysans.