Les rideaux tombent et des silhouettes de femmes apparaissent sur ces installations transparentes d'Omar Meziani. Cette transparence n'est qu'un élément de plus pour faire dégager la sensibilité et la douceur de la femme. L'intitulé des «rideaux» en exposition au Centre culturel français est «Terre promise». L'originalité de l'exposition qui se tient jusqu'au 30 septembre, c'est que le visiteur, le temps d'une visite, se mêle et fait partie de ces installations. Les installations, aux nombres de sept, en fait des rideaux blancs et transparents, font la hauteur de la salle et sont disposés l'un après l'autre. Entre deux rideaux, l'observateur est plongé dans le monde intime et secret de la femme. Très larges, les œuvres traduisent et traitent cette belle créature : la femme. «Aimée ou adulée, elle devient objet des désirs du corps et de l'âme. Elle devient objet à posséder. Objet de tractations qui s'offre en échange de clauses informelles. Elle est butin de guerre et matrice expansionniste. Elle est la terre promise, fertile, elle est la terre aride, la terre brûlée.» L'artiste nous fait découvrir avec beaucoup de talent le monde discret de la femme et met en exergue ses angoisses et ses désirs. Toutes les œuvres sont en noir sur blanc transparent. Le plasticien utilise parfois du brun. Dans l'une des œuvres, il laisse voir une silhouette où les rondeurs sont celles d'une femme. Sur ce corps frêle et vulnérable, on peut voir aussi plusieurs mains, comme si celles-ci écrasaient ce personnage. Juste derrière, une autre œuvre, où Omar Meziani fait sortir une main de la tête d'une femme ; c'est un cri de détresse et un appel au secours. Entre ces deux rideaux, on peut voir également une grande main, en signe de stop. S'agit-il d'un stop à la violence à l'égard de la femme ou d'une main à la recherche de l'aide ? Sur les autres œuvres, la femme, le sujet traité par l'artiste, est à la recherche de sa féminité, dans son monde intime et propre à elle, loin des regards qui font d'elle juste un corps ou un objet, loin de la violence. «Terre promise» d'Omar Meziani est un regard et un «hommage au mystère» de la femme. A noter que l'artiste est enseignant à Alger. Il a été commissaire pour les expositions d'art algérien à Moscou et Budapest. Il a participé ces dernières années à plusieurs résidences d'artistes dans le sud de la France, comme en 2006 dans l'Hérault. Actuellement, il élabore un projet artistique sur un voyage en Afrique. En 2007 et dans le cadre du Printemps des poètes, il investit le bâtiment du CCF, où il propose, avec le concours des étudiants de l'Ecole des beaux-arts, une mise en espace de poèmes et d'ouvrages de poésie.