Photo : APS Par Tassadit Lazili L'Esclave est la pièce de théâtre de l'association El Moudja de Mostaganem, présentée dimanche dernier au palais de la culture (Alger). La pièce du metteur en scène Boudjemaa Djilali s'inscrit dans le cadre du Festival national du théâtre professionnel. L'Esclave est une histoire inspirée du roman Amiri Baraka du romancier américain, Lee Roy Jones. La présentation d'une heure quinze minutes raconte l'histoire de deux amis, Brad (un blanc) et Wook (un noir), qui, plus tard, deviendront ennemis à cause de leurs différences raciales et sociales, mais aussi et surtout, à cause d'une femme, Greece, qu'ils aimaient tous les deux passionnément. Tout a été fait pour ressortir un réel décor américain des années vingt. Ainsi, le rideau se lève, avec pour fond musical du jazz, sur les jeunes comédiens qui incarnent les deux amis, et la comédienne. La présentation commence par une dispute verbale entre les deux amis. La dispute s'envenime et devient affrontement. Brad et Wook en arrivent aux mains, devant Greece. Wook, en militant contre le racisme, qui, à cette époque, caractérisait les relations sociales et humaines dans une grande partie des Etats-Unis, sera obligé de quitter sa femme Greece pour se consacrer à la lutte pour les droits de la communauté noire. De retour après une longue absence, il découvre que sa bien-aimée a épousé Brad, son meilleur ami. Tout remonte : les ressentiments, la jalousie, la frustration, la révolte… un mélange détonant qui poussera le noir à commettre l'irréparable : assassiner un blanc, Brad, et devant Greece, qui plus est. La dispute fatale fera ressortir les inégalités et les injustices sociales que vivait la communauté noire américaine. Et pour noircir un peu plus le tableau, la pièce tourne le dos au happy-end qui caractérise les œuvres américaines, pour une fin déchirante : Greece meurt avec ses deux filles, Catherine et Elisabeth, issues de son union avec Wook, dans un bombardement. Wook se retrouve seul, sans ami, sans ennemi, sans amour. Le rideau tombe. On relèvera la qualité de la chorégraphie, la vivacité des gestes ainsi que l'utilisation efficace des effets sonores et lumineux, qui constituent les points forts de cette pièce qui a obtenu le 2e prix du Festival du théâtre professionnel de Sidi Bel Abbès en 2007. Il est également très important de souligner que le jeu des trois acteurs incarnant de Brad, Wook et Greece, était soutenu par les mouvements et la gestuelle de trois autres en background. A la fin, le metteur en scène de l'Esclave confie qu'à travers cette pièce, il a voulu «mettre en évidence les différentes facettes de l'être humain et évoquer les souffrances infligées à l'humanité par les affres de la guerre et de la ségrégation raciale». T. L. Le Rapport du théâtre de Béjaïa au TNA ce soir Pour la deuxième journée du festival national du théâtre professionnel, c'est la troupe du théâtre régional de Béjaïa qui se produira sur la scène du TNA ce soir. Avec sa pièce le Rapport, la troupe bougiote est en compétition avec 9 autres compagnies nationales pour l'un des prix du festival que le jury constitué de personnalités diverses du monde arabe devra attribuer. Il s'agit des Algériens Sid Ahmed Agoumi, Fadila Hachmaoui et Mohamed Charki ; de l'Irakien Aziz Kheyoun ; des Egyptiens Intissar Abdel Fatah et Omar Douara ; du Koweïtien Nader Elkona ; du Marocain Mohamed Elbahedji et du Saoudien Abdelaziz Elasri. Pour les amateurs du quatrième art, rendez-vous est donc pris pour ce soir à partir de 19h30 au TNA.