Photo : Riad Par Youcef Salami Négociateurs algériens et européens se sont retrouvés hier à Alger, dans le cadre du 6e round de négociations sur le démantèlement tarifaire, selon une dépêche de l'APS. Les deux parties essayant d'aplanir leurs divergences au sujet des barrières douanières dont l'Algérie a suspendu le démantèlement. Y aura-t-il rapprochement de vues au terme de ce sixième round ? Peu probable. Les deux parties ont déjà tenu jusqu'ici cinq rounds de négociations, dont le dernier a eu lieu fin juin passé à Bruxelles, sans pour autant parvenir à un accord global sur la révision de l'accord, une doléance formulée par Alger fin 2010. Les Européens ne semblent pas avoir apprécié la décision prise par Alger de geler le processus de démantèlement. L'Algérie l'a fait pour protéger son économie, menacée par des échanges commerciaux déséquilibrés en faveur de l'UE. Elle avait demandé de reporter à 2020 le démantèlement tarifaire prévu par cet accord, signé en 2002 et entré en vigueur en 2005. L'accord d'association prévoit un démantèlement graduel de deux listes de produits européens à l'importation en Algérie, dont la première sera complètement démantelée en 2012, et la deuxième en 2020. Si Alger et Bruxelles sont parvenus à un préaccord sur ce report, il n'en demeure pas moins que la liste des produits industriels concernés par le gel du démantèlement tarifaire fait qu'il y a encore divergences entre les deux parties. L'Algérie défend une liste de produits industriels qu'elle veut faire épargner du démantèlement tarifaire, notamment ceux de la sidérurgie, du textile, de l'électronique et des produits de l'industrie de l'automobile. Seules les négociations autour du volet agricole ont relativement évolué. En effet, les deux parties sont parvenues, lors de discussions précédentes, à un accord sur trente-six contingents agricoles à l'importation en Algérie bénéficiant de franchise de douanes, dont certains seront désormais supprimés, d'autres réaménagés. Mais ce n'est pas réellement un exploit arraché par Alger, puisque certaines normes européennes imposées pour les produits agricoles algériens restent inaccessibles pour les exportateurs algériens, des critères que l'Algérie veut renégocier à l'occasion de la révision de cet accord. La mise en œuvre de l'accord d'association Algérie-UE a entraîné un creusement du déficit commercial hors hydrocarbures de l'Algérie avec l'UE, selon une étude réalisée par le programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association (P3A). En résumé, l'accord Algérie-UE a créé plus de problèmes à l'économie nationale qu'il n'en a résolus. La mise à niveau et l'investissement, les entreprises algériennes n'en ont pas bénéficiés. Une situation difficile dont se plaignent les opérateurs nationaux, aussi bien privés que publics, affirmant «à l‘unisson», que l'Algérie a mal négocié cet accord au départ. Et qu'il n'y avait pas eu suffisamment de débats avant le début des discussions.