Photo : Riad Synthèse de Smaïl Boughazi «On ne s'est pas encore mis d'accord sur le calendrier du démantèlement tarifaire, il y aura prochainement un round des négociations à Bruxelles.» C'est ce qu'a annoncé, lundi dernier, Mme Laura Baeza, chef de la délégation européenne en Algérie, en marge de la célébration de la journée de l'Europe, selon l'APS. La même responsable n'a pas avancé de date précise, cependant elle a expliqué que l'Algérie a soumis à l'UE une liste de produits, dont elle désire reporter la levée des barrières douanières. Une demande qui «apparaît logique» à l'Union européenne, qui s'est dit «d'accord pour aider les industries naissantes de l'Algérie» mais encore faut-il pour l'Algérie «prouver que le démantèlement tel qu'appliqué jusqu'ici représente un danger pour son industrie», a poursuivi la responsable européenne. Pour rappel, fin 2010, l'Algérie avait demandé une révision du calendrier du démantèlement des dispositions tarifaires et douanières de l'accord d'association en vigueur depuis 2005. Cet accord prévoit un démantèlement tarifaire graduel entre l'Algérie et l'Union européenne pour aboutir en 2017 à une zone de libre-échange. L'Algérie avait motivé officiellement sa demande par le temps nécessaire à la préparation des entreprises algériennes à la concurrence. L'accord conclu entre les deux parties prévoit en vertu d'une clause, dite de rendez-vous, la révision de certaines dispositions de l'accord, notamment la possibilité de revoir le calendrier de la levée des barrières douanières si l'industrie d'un des partenaires de cette association est impactée par des échanges commerciaux déséquilibrés. La révision du calendrier du démantèlement va porter sur une liste de produits qui sera établie entre les deux parties, «un travail laborieux mais qui est en train de se faire», a précisé l'ambassadeur de l'UE en Algérie. Côté algérien, les chiffres du département de Benbada montrent toute l'importance d'une révision urgente du calendrier. Ce démantèlement a coûté au Trésor public près de 2,5 milliards de dollars depuis l'entrée en vigueur de l'accord d'association. Les importations de l'Algérie en provenance de l'UE sont passées de 11,2 milliards de dollars en 2005 à 20,6 milliards en 2010. Pour Benbada, il est important à ce que l'accord d'association «consacre des intérêts mutuels» entre les deux parties. Par ailleurs, Mme Baeza a indiqué que quatre grands projets ont été approuvés en 2010 et début 2011 pour un montant de 965 millions de dinars pour financer les programmes d'appui à la politique sectorielle de l'enseignement supérieur et les secteurs de l'eau et de la santé en Algérie. Leur mise en œuvre est en cours de démarrage, a-t-elle ajouté, annonçant au passage la prochaine visite en Algérie du commissaire européen chargé de l'élargissement et de la politique européenne du bon voisinage. Il s'agit de la seconde depuis moins d'un an, pour discuter de la mise en œuvre de la convention de financement du programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association, signée en avril dernier.