La Fédération européenne des associations algériennes (FEAA) a procédé hier à l'installation officielle de la Commission nationale des harraga, ayant comme mission principale la prise en charge des victimes de ce phénomène qui a pris des proportions alarmantes. Appelant les familles à signaler les disparus parmi les leurs, M. Belmedah Nourdine, président de la fédération, qui a animé hier une conférence de presse au siège du ministère de la Solidarité, a mis l'accent sur la nécessité de la participation des familles dans la recherche et l'identification des corps repêchés. A cet effet, il a signalé les efforts consentis par ladite fédération dans l'élaboration prochaine d'une liste des corps repêchés de harraga. «L'aide des familles pour leur identification est obligatoire, notamment via le test ADN», a préconisé l'orateur en assurant qu'«une convention dans ce domaine a été conclue avec les autorités espagnoles afin de nous faciliter les formalités». Il en de même pour les personnes arrêtées et placées dans des centres de détention provisoire, en Espagne ou en Italie, les deux pays les plus concernés par ces émigrés clandestins. Pour une protection juridique, consulaire, sociale… la fédération a conclu des accords avec deux ministères : celui de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger et celui des Affaires étrangères. Des accords portant sur l'entraide et l'échange d'information, notamment sur la situation difficile que vivent les Algériens et surtout les clandestins à l'étranger. «L'Etat doit instaurer des lois pour protéger notre communauté à l'étranger, notamment en Europe, et ce, quelle que soit leur situation», a revendiqué le président de la FEAA. A ce propos, il a cité le cas des 70 personnes soupçonnées d'avoir des liens avec le terrorisme détenues en Espagne. «Avec l'aide de notre fédération, 48 personnes ont été acquittées, 13 condamnées et 9 mises en détention provisoires», fait-il remarquer. Interrogé sur la loi adoptée récemment par l'Assemblée nationale, qui criminalise l'acte harraga, M. Salaouandji Reda, président de la nouvelle Commission, dira que «la pénalisation des harraga se fera au cas par cas», tout en suggérant «l'instauration de mesures draconiennes pour criminaliser les passeurs et les barrons qui constituent la grande mafia». «C'est un créneau porteur, 1 000 euros pour une embarcation. Nous devons l'éradiquer pour sauver la vie des jeunes et celle de leur famille», a-t-il affirmé. Quant au nombre de personnes arrêtées, M. Salaouandji s'est contenté de fournir les derniers chiffres enregistrés par un représentant de la fédération établie en Espagne. «Les autorités espagnoles ont arrêté hier seulement une cinquantaine de personnes», a-t-il indiqué. Une diminution du nombre de la harga a été par ailleurs constatée par M. Salaouandji en comparaison avec «la veille de l'Aïd précédent lorsque plus de 250 personnes avaient été arrêtées».Créée en 2005, cette fédération a également organisé des actions sociales et culturelles au profit de la communauté algérienne résidant à l'étranger, tel l'apprentissage de la langue maternelle.
N. B.
Un numéro vert au service de la communauté nationale établie à l'étranger En cas de nécessité majeure, les Algériens résidant à l'étranger peuvent compter sur ou appeler la cellule d'écoute de la communauté algérienne à l'étranger. En effet, le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger met à leur disposition un numéro vert (15 27), qui sera opérationnel 7 jours sur 7 et 24h sur 24.