Les membres du Conseil de la nation ont suivi l'exemple de leurs voisins de l'Assemblée populaire nationale en adoptant, hier matin, les deux décrets relatifs à la loi de finances complémentaire pour 2008 et une autre portant modification de la loi organique portant membre du Parlement. Il a suffi d'une demi-heure aux sénateurs, en levant la main, pour approuver, à la majorité absolue, les deux textes qui leur étaient soumis. Et les parlementaires, rappelés de leur congé ramadhanesque, n'étaient pas nombreux à se présenter tant l'événement était avant tout d'ordre formel. Même s'il s'agit d'une question qui les intéresse directement, puisque leurs indemnités seront revues à la hausse (et quelle hausse ?). Même les membres du gouvernement, à l'exception de Mahmoud Khoudri, ministre chargé des relations avec le Parlement, n'ont pas jugé utile de se déplacer au palais Zighout Youcef. La présentation des deux textes, d'abord par le représentant du gouvernement, suivi par les deux rapporteurs des commissions concernées, a été beaucoup plus symbolique que la cérémonie elle-même. Seul le vote négatif des deux sénateurs RCD et d'un indépendant a fait figure de météorite dans une salle acquise d'avance à la thèse de Khoudri. Dans sa présentation de la modification de la loi organique portant membre du Parlement, Mahmoud Khoudri a donc fait état de l'alignement de la rémunération des parlementaires sur celle des cadres supérieurs de l'Etat, dans le cadre de la nouvelle grille des salaires décidée par le gouvernement au niveau de l'année en cours dans les secteurs de la fonction publique et même du secteur économique public. Cette décision est prise, selon le ministre, pour valoriser le travail du parlementaire qui «porte les préoccupation des citoyens». Il est utile de rappeler que, en vertu de cette nouvelle loi, le point indiciaire de l'indemnité de base mensuelle du membre du Parlement, qui était de 5 438, a été portée à 15 505 imposable et avec effet rétroactif à compter de janvier dernier. Concernant la loi de finances complémentaire pour l'année 2008, le représentant du gouvernement, aturellement soutenu par le rapporteur de la commission des finances du Conseil, a rappelé les grandes lignes directrices comme par exemple le fait de fixer les dépenses de l'Etat à un prix du baril à 37 dollars. Mahmoud Khoudri a rappelé que certains indicateurs économiques pour cette année ont été revus à la baisse, à l'image du taux de croissance qui se situe autour de 3,5% alors qu'il était projeté à hauteur de 5%. L'inflation, basée sur 3,5% a atteint 4,5% du fait de «l'augmentation de certains produits de large consommation». A. B.