De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Un satisfecit global aura sanctionné l'audit réservé au secteur de la santé dans le classique passage en revue annuel consacré à l'activité ministérielle, démarche initiée par le président de la République. Ainsi le secteur régi par Ould Abbès détient autant de performances à tous les niveaux. Il y va des réalisations des équipements, et la cerise sur le gâteau consacre des remue-ménages au staff médical dont les statuts et autres revendications socioprofessionnelles ayant été aménagées pour permettre au secteur une activité sans contrainte. Pourtant il reste beaucoup à faire pour se targuer de l'élan entrepris par la réforme. Et c'est le ministre lui-même qui reconnaît une partie du fait, en soutenant qu'il faudrait désormais associer le management à son haut niveau pour garantir une gestion indéfectible dans les structures hospitalières réparties à travers le pays. Le tout pour mieux prendre en charge le malade en différents services de soins, lesquels ne sont pas toujours «expansifs». Un pari difficile à atteindre à court terme si l'on mettait en relief les anciennes structures appelant une réhabilitation accrue à tous les niveaux. L'exemple éloquent caractérise le centre hospitalier de Benbadis. Une enceinte qui n'en finit pas avec ses retouches, demeurant la plus prisée de l'Est, vu les services qu'elle offre en matière d'urgence. En dépit de l'élargissement des salles de soins et autres polycliniques à l'échelle de wilaya, le CHU continue de jouer sa fonction d'espace voué aux urgences. Ainsi devrait-il attendre son émule en voie d'étude à la nouvelle ville Ali Mendjeli pour consentir à tout ce monde de se faire soigner selon le ratio souhaité, atteste un professeur. D'ici là, le CHU Benbadis de Constantine suffoque en raison de l'abondance des patients qui y affluent de plusieurs wilayas limitrophes. Ce qui éclipse des choses dites secondaires, de l'avis du corps soignant. «L'enceinte construite sous forme de pavillons ne permet pas des extensions gigantesques. Excepté quelques restaurations et des coups de peinture pour dépoussiérer la vétusté des lieux», souligne-t-on de source hospitalière. Sur un autre registre, faudrait rendre à César ce qui lui appartient. Au CHU un lifting a été enclenché par feu Benkadri (disparu) il y a quelques mois. Du moins tout le personnel reste confiant quant à la poursuite de la méthode de travail que l'ex-directeur aura entreprise et qui a été soldée par un assainissement tous azimuts. Le côté hygiène a ainsi enregistré un léger mieux, et les repas des malades ont vu des améliorations nutritives selon les normes. Que restera-t-il à parfaire au sein de cette structure qui accueille tant de patients de toutes les circonscriptions de l'Est ? «Les mentalités devront changer», soutient un paramédical. «Le CHU a besoin d'un nouveau souffle allant de la prise en charge des malades au souci de préserver les lieux et les équipements intacts grâce à un entretien permanent», ajoutera-t-il. Une démarche devant associer la partie civile dès lors que les malades et leurs proches sont aussi appelés à collaborer pour faciliter la tâche au corps soignant. Sur le plan social, il est des malades qui souffrent de la solitude, surtout ceux admis pour un long séjour et dont les proches se trouvent en extra-muros. C'est là où le véritable engagement de la société civile et des associations doit se manifester pour apaiser et alléger de la souffrance de cette frange alitée en différents services du CHU. Le staff paramédical détient son action en ce genre de circonstance. Mais de l'avis des médecins et autres gestionnaires, la société civile en son large spectre pourrait contribuer grandement aux côtés des acteurs de la santé en vue de mettre un peu de vie dans le cœur des hospitalisés. A Constantine, il existe quelques associations versées dans l'action. On citera parmi elles Oncologica qui porte son soutien aux cancéreux. Cependant, le loisir et la distraction qui font émousser un tant soit peu la maladie n'ont pas vraiment leur place face aux pénuries de médicaments et les renvois sine die des séances de radiothérapie. Et l'on sait que le CAC est débordé ! L'association se démène non pas pour amuser les malades, mais pour leur décrocher des rendez-vous afin de ne pas interrompre leur thérapie. Ce que l'on peut offrir de mieux à un patient est lié à sa prise en charge «médicamenteuse» et psychologique. La charmante parole du paramédical ne fait qu'adoucir les séjours. Pas tout le staff qui a le sourire facile… Si l'on exceptait les dates sacrées, notamment fêtes religieuses (Aïd), les initiatives externes bayent aux corneilles. La gestion managériale des hôpitaux ne devrait pas laisser du reste un clin d'œil précieux aux yeux du malade. Celui de le considérer et de lui procurer de la gaîté fut-ce «symptomatique», assumée par des manifestations artistiques culturelles ambulantes…