De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les têtes blondes et brunes n'ont pas encore montré leur filtre à proximité des établissements scolaires. Aucune fumée toxique ne s'y dégage. C'est du «temporaire» imposé par le mois de Ramadhan. Les associations de lutte et de prévention contre le tabagisme sous toutes ses formes semblent avoir pris un repos pour entamer leur campagne juste après l'Aïd. Pour cette année, le mode de lutte contre le tabagisme s'articule sur un aspect bien particulier. C'est l'élargissement du programme européen «classes sans tabac», développé déjà dans 22 pays et adapté en Algérie l'an dernier. Constantine ne sera pas en reste puisqu'elle introduira cette option dans deux établissements du cycle moyen. Il s'agit des CEM H. Bourghoud au chef-lieu de la wilaya et A. Bourghoud dans la commune du Khroub. A cet effet, les deux collèges ont été destinataires cette semaine d'une correspondance émanant de la direction de l'éducation leur dictant la directive de cette décision soutenue par les ministères de la Santé, de l'Education et de la Jeunesse et des Sports ainsi que le Fonds des Nations unies pour l'enfance. Toutefois, le programme devant édicter la procédure n'a pas encore été délivré à ces écoles pilotes. Il devrait suivre après le mois de Ramadhan. Du moins, c'est ce que nous apprenons du côté de l'un des responsables du CEM Bourghoud. La même source atteste que la prévention contre le tabac dans cet établissement repose sur des aspects pédagogiques distincts : «Nous disposons d'une association culturelle et sportive présidée par le directeur du collège. Elle œuvre à longueur d'année avec un budget spécifique à son fonctionnement. Ainsi, la lutte antitabac occupe une place importante pour cette association qui fait participer des médecins, des religieux, des psychologues en vue de mieux cerner ce problème mondial. La sensibilisation demeure le moyen le plus adapté pour prévenir le milieu scolaire contre le danger qu'il encourt en cas de consommation de tabac.».Au lycée des sœurs Fadila Saadane pour filles et transformé en établissement mixte il ya peu d'années, les adjoints de l'éducation, tout en mettant en relief l'interdiction stricte et répressive de la consommation de tabac, disent appliquer un système draconien pour freiner «la propagation de la fumée dans l'atmosphère du lycée». «Ce sont des mesures basiques que nous employons : sensibiliser, prévenir, et sanctionner. Nous répertorions un groupe d'élèves fumeurs dès l'entame de l'année. Ce groupe subira une stricte surveillance allant jusqu'à la fouille puisque la réglementation nous le permet. Les parents seront convoqués pour les alerter sur le sujet. Si l'élève tentait de fumer dans l'établissement il serait exclu», devait expliquer Mme l'adjointe générale de l'éducation en indiquant que des associations antitabac animaient souvent des conférences pour sensibiliser les adolescents sur leur santé. «La solution pédagogique est toujours mise en relief avant de recourir à la répression», précise-t-elle. Du côté de la direction de la santé, le thème de cette année réservé aux établissements scolaires ne s'est pas encore défini. «En fait, la problématique de l'inhalation du tabac interpelle sans commande les différents secteurs afin d'y faire face. Cela dit, les établissements scolaires ont toute la latitude d'opter pour le système et le slogan de leur choix pour enrayer ce phénomène de leur structure et préserver la santé des élèves. Il n'empêche que la direction de la santé chapeaute et veille au grain grâce à la médecine scolaire», nous confient les responsables de la communication de cet organisme. A vrai dire, depuis la convention-cadre de «l'OMS pour la lutte antitabac, entrée en vigueur en 2005 et qui fait l'objet d'un large consensus», la lutte contre le tabagisme devient une priorité incontestable dans le milieu scolaire ou autre. Chacun choisit son mode pour peu qu'il soit payant afin d'éradiquer ce «mal». Il est à signaler que Constantine comprend plusieurs associations pluridisciplinaires mais qui se consacrent pour le combat contre la nicotine. Nous citerons ALAT et le CRI qui activent dans un milieu de proximité en sensibilisant les adultes et les moins jeunes sur le danger de la fumée… Tenter sa première clope à l'école relève pour la plupart d'un comportement de «majeur». «Pourquoi fumes-tu ? » demande l'adjoint de l'éducation à un élève pris en flagrant délit dans un établissement à Constantine. «Mes copains me traitent de ‘titi' si je ne tire pas une ou deux bouffées», a répondu le novice à la nicotine. Ce qui exige en plus tout un arsenal «psychologique» pour cueillir à froid «les poumons oxygénés» des jeunots avant qu'ils soient contaminés et rendus dépendants du poison… La responsabilité est ainsi universelle pour le sevrage tabagique.