Intense activité de la diplomatie algérienne depuis lundi dernier à new York, où se tient la 63e session de l'Assemblée générale des Nations unies. Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, qui conduit la délégation algérienne, a pris part à plusieurs réunions, notamment celle ministérielle de l'Alliance des civilisations. Une initiative des gouvernements espagnol et turc sous les auspices des Nations unies, née en 2005, dans le but d'«améliorer» la compréhension et les relations entre les Etats et les peuples par-delà les cultures et les religions, et d'aider à «contrer les forces qui alimentent la polarisation et l'extrémisme». Lors de cette réunion, tenue mercredi à New York, M. Medelci a réitéré l'«appui» de l'Algérie aux objectifs et programmes de l'Alliance des civilisations et exprimé le souhait de voir cette initiative se traduire sur le terrain par des «actions concrètes». Il a estimé que l'Alliance «peut jouer un rôle de premier plan dans la promotion des objectifs de paix et de tolérance», exprimant le souhait de l'Algérie, pays dont «l'identité a été forgée par le brassage des civilisations africaine, arabe, méditerranéenne et musulmane», de voir le travail de l'Alliance se focaliser sur la mise en place de «mécanismes efficaces et effectifs de prévention des crises au lieu, comme c'est le cas actuellement, de limiter son rôle à la gestion de leurs conséquences». Le ministre a proposé également l'inscription de cette question à l'agenda de la 64ème session de l'Assemblée générale de l'ONU, comme rapporté par l'APS, selon des sources diplomatiques algériennes. Les participants à cette réunion présidée par le haut représentant du secrétaire général de l'ONU pour l'Alliance des civilisations, l'ex-président portugais Jorge Sampaio, ont mis l'accent sur l'importance d'établir des partenariats «authentiques et ouverts à tous les courants de pensée» et à tous les acteurs politiques, de la société civile, du monde des universités, etc. Par ailleurs, M. Medelci, a eu une série d'entretiens avec ses homologues des pays «frères et amis», et a représenté l'Algérie à un autre évènement important consacré à une évaluation à mi-parcours de l'état de réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Cette réunion a été sanctionnée par une déclaration politique dont l'aspect novateur est «le soin d'établir un mécanisme de suivi de la mise en œuvre des différents engagements pris par la communauté internationale en faveur du développement de l'Afrique», a-t-on signalé. Les chefs d'Etat et de gouvernement du monde ont souligné les «progrès considérables» enregistrés depuis 2000 par des pays de l'Afrique du Nord, comme l'Algérie, et de quelques pays d'Afrique de l'Ouest, à travers notamment le Nepad adopté en 2002. Cependant, beaucoup de pays africains, appartenant à la catégorie des pays les moins avancés, peinent à progresser vers la réalisation de ces objectifs. La cause est liée «essentiellement» à la non-tenue par les pays industrialisés des engagements pris à l'égard de l'Afrique, en particulier lors du sommet du G8 de Gleneagles de 2005, en matière d'aide publique au développement et d'allègement de la dette. A. R.