Le comité exécutif de l'UEFA a officialisé à l'unanimité le passage de l'Euro de 16 à 24 participants à partir de 2016, vendredi à Bordeaux. Le format à 16 pays participant à la phase finale avait été instauré lors de l'Euro 1996. L'édition 2016 n'a pas encore été attribuée. Cette évolution était annoncée. Le principe était acquis dès le 28 juin dernier, à la veille de la finale de l'Euro 2008 à Vienne. Les présidents des 53 fédérations affiliées à l'UEFA, sondés lors d'une rencontre informelle par Michel Platini, président de l'UEFA, s'étaient prononcés pour cette mutation. Et, jeudi soir, à la sortie du grand hôtel bordelais où siégeaient le CE de l'UEFA, Franz Beckenbauer, membre européen du comité exécutif de la FIFA, avait confirmé la tendance, en lançant qu'il y avait «un accord pour le passage de 16 à 24». A noter que M. Beckenbauer ne prenait pas part au vote. Le vote du CE de l'UEFA était réservé à 13 autres personnes. La dernière grande réforme du format de la phase finale remontait à 12 ans, avec le passage de 8 à 16 pays en 1996. Cela correspondait à l'éclatement du bloc de l'Est (ex-URSS et ex-Yougoslavie) qui obligeait l'Union européenne de football à intégrer de nouvelles nations. Ce nouvel élargissement semble aujourd'hui découler de la volonté de prolonger un peu plus une compétition attractive qui a séduit lors des éditions 2000, 2004 et 2008. L'arrivée de huit équipes supplémentaires ne va-t-elle pas dénaturer la phase finale ? Michel Platini, président de l'UEFA, ne le croit pas. «Je ne vois pas une différence de qualité entre 16 et 24», avait commenté le président de l'UEFA le 28 août dernier à Monaco lors du lancement de la saison européenne. «A 32 pays, oui, la qualité de l'épreuve baisse, à 24 non», a-t-il ajouté. Lors de son élection à la tête de l'UEFA en janvier 2007, Michel Platini ne paraissait pourtant pas ouvert à un élargissement de l'Euro. Il insistait sur un système de qualification à ne pas bouleverser. Désormais, il faudra tenter de conserver des poules à suspense alors que, mathématiquement, c'est presque la moitié des pays regroupés dans la zone UEFA qui seront qualifiés pour la phase finale : 24 sur 53. La volonté d'ouverture de M. Platini vers les petits et moyens pays (qui se retrouve aussi dans la refonte de la Ligue des champions à partir de 2009) peut peut-être expliquer en partie l'évolution de sa pensée. «Au départ, je n'étais pas du tout convaincu», avait-il admis en août dernier. «Je me suis fait une idée avec le temps et avec l'Euro 2008. Il y a des pays moyens qui veulent se qualifier pour un Euro et qui souffrent quand ils n'y arrivent pas. Pour ces pays, en cas de non-qualification, le football repart à zéro», avait-il indiqué le 28 août. «Certains disent qu'on avait les 16 meilleurs. Mais est-ce que ceux qui n'étaient pas à l'Euro 2008, comme l'Angleterre, l'Ukraine ou le Danemark, ne méritaient pas d'être là ? Je pense que, sincèrement, il y a plus que 16 bonnes équipes pour un Championnat d'Europe», avait encore ajouté le dirigeant français. La première conséquence sera un allongement de la durée du tournoi.