Synthèse de Faouzia Ababsa Moult rumeurs ont accompagné le départ de M. Kebbani de la tête de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy. Il y en avait même qui prédisaient la vente de Djezzy à France Télécom. Le nouveau patron de cette entreprise vient de démentir ces informations qu'il estime infondées. Dans un entretien accordé à notre confrère Liberté, M. Tamer El Mahdi, c'est de lui qu'il s'agit, revient sur les changements apportés à OTA et les allégations de vente de Djezzy. «Le succès de Djezzy a probablement suscité des animosités de la part de ses adversaires ou de ses concurrents. Concernant France Télécom, ce dernier avait lui-même démenti les rumeurs concernant ORA en affirmant qu'il n'était pas intéressé par le marché algérien […].» A propos des dernières déclarations du président de la République à travers lesquelles il instruisait le gouvernement de mettre de l'ordre dans le secteur de la téléphonie en ayant un droit de regard, le nouveau patron de Djezzy a indiqué qu'il «était tout à fait naturel que l'Etat applique son rôle de contrôle et de régulation dans tous les domaines. C'est le cas de tous les pays dans le monde qui, à travers des instruments mis en place à cet effet, procèdent régulièrement au contrôle des activités aussi bien des entreprises privées que publiques». Et M. El Mahdi d'ajouter : «Nous portons toute notre considération et notre respect à l'Etat algérien et au président Bouteflika, et les décisions prises s'inscrivent dans le sens normal des choses.» Le DG d'OTA (Orascom Télécom Algérie) a beaucoup d'ambitions et de projets et il le laisse clairement entendre dans l'entretien accordé à notre confrère. Ainsi, et selon lui, les investissements vont se poursuivre en Algérie «afin de développer davantage Djezzy. Le niveau des investissements sera à la hauteur de la demande du marché et des besoins de nos abonnés. Nous allons ainsi continuer à œuvrer afin que nos abonnés soient fiers d'appartenir à la famille Djezzy. Des projets sont en cours d'étude […]. Nous avons déjà réalisé environ 3 milliards de dollars d'investissements en Algérie et le chiffre est appelé à se développer au fur et à mesure que d'autres projets viendront consolider notre présence en Algérie. Et plus la concurrence sera accrue, plus OTA aura besoin d'investissements en vue de présenter d'autres produits à ses clients». Pour ce faire, OTA fera appel aux cadres algériens et renforcera son encadrement déjà existant. A la question de savoir si OTA était concerné par les griefs émis par le chef de l'Etat quant au transfert massif des bénéfices à l'étranger au lieu de les réinvestir dans le pays, Tamer El Mahdi était peu précis : «Je dois tout d'abord préciser qu'Orascom Télécom travaille en tant qu'entreprise algérienne. Nous œuvrons dans l'intérêt de nos abonnés et clients. Nous engageons des investissements afin d'améliorer le réseau et les services. C'est le sens même de notre mission en tant qu'opérateur […]». Enfin, et concernant les 3e et 4e générations de la téléphonie mobile, le nouveau DG d'OTA estime de manière indirecte que ce n'est pas encore le moment. Il précisera même que l'opération a échoué en Egypte, son pays.