Photo : Riad Par Badiâa Amarni Le climat des affaires en Algérie est toujours qualifié de difficile par les opérateurs économiques. Lenteurs administratives, bureaucratie, difficultés d'accéder aux prêts bancaires, ou encore au foncier industriel, pour ne citer que les écueils les plus récurrents, sont autant de difficultés auxquelles les investisseurs font souvent face. Tous ces obstacles ne sont évidement pas fait pour encourager les investisseurs dont beaucoup renoncent et arrêtent à mi-chemin leurs projets. Ceux qui réussissent tant bien que mal doivent effectuer un véritable parcours du combattant avant d'y arriver. Même quand un homme d'affaires parvient à réaliser son projet, la phase d'exploitation de ce dernier n'est pas de tout repos, car souvent l'opérateur se heurte à des problèmes notamment pour ce qui est de la distribution et commercialisation du produit fabriqué.Le Forum des Chefs d'entreprises (FCE) a mis en place, depuis le début de l'année en cours, un outil de mesures pour ce qui est du climat des affaires et l'environnement de l'entreprise. L'indice du Forum pour la compétitivité de l'entreprise (IFPE 40) a pour but d'«attirer l'attention des pouvoirs publics en particulier et de l'opinion nationale au sens large, sur l'urgence des solutions structurelles à apporter aux difficultés vécues par l'entreprise algérienne publique ou privée, du fait d'un environnement des affaires considéré comme fortement dégradé», indique le FCE dans sa présentation de l'IFPE.Le FCE a mis en place cet instrument de dialogue économique national dans l'objectif d'apporter «des réponses structurelles, dans la durée, à un certain nombre d'obstacles bureaucratiques ou organisationnels qui pénalisent l'entreprise et qui limitent sévèrement sa compétitivité». Cet outil a été conçu pour aider également à mesurer les progrès accomplis au cours d'une période de temps donnée, et par là même l'étendue de ceux qui restaient à accomplir. Durant les premiers six mois de l'année en cours, le rapport d'évaluation fait état d'une amélioration de 28 points à retrancher d'un total de 400 points négatifs pris comme référence au moment du lancement de cet indice. Ainsi, ce dernier, situé au départ à une valeur de 400 points s'établit aujourd'hui à 372, ce qui traduit une légère évolution, dans le bon sens de la qualité de l'environnement économique de l'entreprise. L'IFPE40 est construit sur la base des contraintes administratives ou réglementaires, ainsi que des obstacles techniques précis «entravant la gestion des entreprises au quotidien, soulevés de manière récurrente par les entreprises algériennes». 40 obstacles en matière d'environnement économique de l'entreprise algérienne ont été, ainsi, recensés et sont à la base de la construction de cet indice. Un coefficient de 10 points est affecté à chacun des obstacles recensés et à chaque fois qu'une amélioration est observée pour un obstacle donné, le nombre de points correspondant à l'importance du progrès constaté est défalqué du total des 400 points négatifs affectés initialement.Même si l'évaluation de la période des six mois montre des changements positifs, des faiblesses persistent encore dans l'environnement économique national, selon les responsables à l'initiative de cet indice de performance. Ces faiblesses portent essentiellement «sur un déficit d'opérationnalité des politiques publiques, l'insensibilité aux surcoûts liés aux déficiences de politiques publiques, le faible intérêt accordé au respect des lois algériennes en vigueur et la prééminence des débats idéologiques sur les réalités concrètes vécues par les producteurs nationaux», avait expliqué l'expert Mouloud Hedir. Ainsi, beaucoup d'efforts sont à consentir pour améliorer davantage le climat des affaires et permettre à la production nationale de prendre son envol et, pourquoi pas, rendre les entreprises algériennes compétitives pour qu'elles puissent se positionner sur les marchés internationaux.Pour le FCE, la refonte en profondeur du climat des affaires se présente comme l'un des chantiers les plus urgents et les plus prioritaires dans la conduite de la politique économique de notre pays.