De notre envoyée spéciale à El Bayadh Badiâa Amarni C'est dans le cadre d'un partenariat algéro-émirati que des efforts sont en train d'être fournis pour réhabiliter l'outarde Houbara, un oiseau en voie d'extinction due à une chasse sauvage. Ce partenariat a donné lieu à la mise en place, en 2006, d'un centre de reproduction de cette espèce dans la commune de Lebiod Sid Cheikh, dans la wilaya d'El Bayadh.Ce centre opérationnel depuis 2007 et s'étendant sur une surface de 400 hectares, a été réalisé dans le cadre d'une concession attribuée aux Emiratis en 2006. Après un travail minutieux ne laissant rien au hasard, ce projet a commencé à donner des résultats probants consistants en la reproduction artificielle de l'outarde dont le nombre est actuellement de 700 au niveau de ce centre. Mardi dernier, il a été procédé au lâchage de 120 jeunes outardes dans la réserve naturelle de Zeboudj, lieu situé entre Berizina et Labiod Sid Cheikh, à 160 km au sud du chef-lieu de la wilaya. Cette opération a été supervisée par le directeur général des forêts (DGF), M. Noual Mohamed Seghir, en compagnie de Djouane El Kheyli, directeur du Centre émirati pour la reproduction et la protection de la faune (Cerpf), de même que les représentants des autorités locales. Elle s'inscrit dans le cadre du programme tracé par la DGF pour la protection de la faune menacée d'extinction et de la mise en œuvre de la convention de partenariat avec le Cerpf. L'inspecteur général de la DGF a souligné que cette démarche «vient en appui au projet de réalisation du centre de reproduction de l'outarde». Il ajoutera que cette initiative, la première du genre, «revêt un grand intérêt puisqu'elle permettra le repeuplement dans la région de cette espèce d'oiseau, en réunissant les conditions nécessaires pour sa reproduction et sa prolifération». Le directeur du Cerpf a d'abord affiché sa satisfaction quant à cette opération première du genre dans le continent africain, avant d'ajouter qu'elle a pour objectif «le suivi de la reproduction de l'outarde et de son parcours, grâce au satellite». M. Djouane a également insisté sur le volet formation précisant qu'il est prêt à contribuer aux efforts de préservation de cette espèce par la formation des universitaires et opérateurs concernés par la protection de l'écosystème. Sur le coût de l'opération, M. El Kheyli a expliqué qu'il ne s'agit pas d'un projet pour en tirer profit mais pour préserver cet oiseau. Enfin, a-t-il conclu, des initiatives similaires auront lieu d'ici la fin de l'année en cours où 300 jeunes outardes seront lâchées au niveau des zones de Oued El Kebch, Oued Namous et Oued El-Warda», a fait savoir M. El Kheyli. Ce qu'il faut savoir, c'est que malgré le fait que cet oiseau soit protégé par la loi, il n'en demeure pas moins qu'il est chassé de façon illégale le plus souvent. L'objectif de l'opération d'El Bayadh est de sensibiliser les autorités algériennes quant à la nécessité de préserver cette espèce et d'aller vers la réglementation de sa pêche. Un souci partagé par les populations d'El Bayadh qui appellent à la protection de l'outarde. Selon un citoyen rencontré sur place, «les chasseurs en provenance des pays du Golfe, notamment le Qatar, l'Arabie saoudite et le Bahreïn, pour ne citer que ces exemples, viennent chaque année chasser cet oiseau de façon anarchique». Il nous dira qu'«il est temps d'arrêter ce massacre et de s'occuper sérieusement de cette espèce en voie de disparition qui a besoin d'une période de repos».Une préoccupation qui devrait être prise en charge sérieusement. C'est ce à quoi s'attellent les autorités algériennes à travers la DGF en collaboration avec le Cerpf.