Bonne nouvelle pour les femmes, le prix Nobel de la paix a été attribué vendredi dernier conjointement à deux Libériennes et une Yéménite pour leur «combat non violent en faveur de la sécurité et des droits de la femme». Il s'agit de la présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf et de la militante libérienne pacifiste Leymah Gbowee ainsi que la Yéménite Tawakkol Karman. Une distinction ultime que reflète l'engagement de ces trois femmes sur trois générations.A 72 ans, Ellen Johnson Sirleaf, première femme africaine à être élue présidente vient une fois de plus faire valoir son surnom de «dame de fer». Après des années d'exil, des études supérieures à Harvard, l'économiste est également passée par l'ONU et la Banque mondiale avant d'arriver à la tête du pays en 2006. En rentrant chez elle, la présidente devra reconstituer un pays meurtri par 14 ans de guerre civile et considéré comme l'un des plus pauvres au monde. En cinq ans de pouvoir, elle réussira à attirer des investisseurs évitant ainsi une crise alimentaire majeure à son pays tout en engageant une lutte féroce contre la corruption au sein de Liberia. Surnommée la Guerrière de la paix, la militante pacifiste libérienne Leymah Gboweeb s'est illustrée sur le devant de la scène internationale en initiant un mouvement de lutte non violent contribuant ainsi à mettre fin aux guerres civiles de son pays. En réunissant les familles de toutes les ethnies et religions de son pays en instaurant la grève du sexe jusqu'au cessez-le-feu, la militante est également auteur d'un livre autobiographique. Quant à la lauréate yéménite, Tawakkul Karman, c'est une journaliste de 32 ans qui s'est distinguée lors du déclenchement du Printemps arabe dans son pays. Eternelle militante pour la liberté d'expression et les droits de la femme, elle sera vite victime des intimidations des hommes du régime. Afin d'y échapper, elle dresse une tente à la Place du changement, épicentre de la révolution, elle s'y installe avec son mari et joue un rôle primordiale pour le changement dans son pays. Fondatrice du mouvement «Journalistes sans chaînes» en 2005, elle se démarque aussi par son fort caractère. S'agissant de sa distinction, elle a déclaré que «son prix Nobel de la paix était une victoire pour la révolution et pour le caractère pacifique de cette révolution» en ajoutant que «l'attribution de ce prix est également une reconnaissance par la communauté internationale de notre révolution et de sa victoire inéluctable». On n'oubliera pas de mentionner que Tawakkul Karman est la première femme arabe à être «nobélisée». W. S.