De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Retrouvailles, accolades, surprises de transfert entre les étudiants, telles sont les spécificités du campus Mentouri de Constantine dans cette entame officielle de la rentrée universitaire. A priori, les services de la scolarité et de la pédagogie apportent la dernière touche pour permettre aux 8 000 nouveaux étudiants sur les 17 000 que totalise la wilaya, après la dernière cession du bac, de fréquenter les amphis dans de bonnes conditions. Cela dit, le coup de starter des cours n'a pas encore été donné. Il faudra attendre la semaine prochaine. Les emplois du temps sont en cours de réalisation pour pouvoir dispatcher toute cette masse estudiantine sans télescopage au niveau des différentes salles que compte la faculté. «Actuellement, nous finissons les opérations des transferts. L'université a traité près de 2 000 dossiers jusqu'à ce jour. Seuls 1 000 cas ont été validés et ce, pour diverses raisons. A commencer par mettre au premier plan les conditions pédagogiques requises. Certains étudiants ont vraiment négligé la hiérarchie mentionnée dans leur fiche de vœux, ce qui a contraint l'administration à effectuer des réorientations, mais jugées inacceptables par les inscrits alors que la directive ministérielle est bien claire sur le sujet», explique hier M. Dorbani, responsable de la pédagogie à l'université de Constantine, ajoutant par ailleurs que l'université ne peut pas contenir tous les étudiants des willayas limitrophes qui veulent y étudier. Le cas le plus éloquent provient de Mila. En effet, ouverte sans couvrir la totalité des spécialités, l'université de Mila qui enseigne les sciences économiques, l'anglais, les lettres arabes, les maths et l'informatique envoient ses étudiants biologistes vers celle de Constantine étant donné que le département de la biologie de Mila dépend de celui de Constantine. Si cela paraît réglementairement sur papier, il n'en est pas de même pour les places pédagogiques qui «explosent». Ajoutez à cela le désir des étudiants résidant dans d'autres wilayas, dont la circonscription ne dépend pas pourtant de la capitale de l'Est, de vouloir coûte que coûte rejoindre l'aura des études à Constantine. Sigus, Aïn M'lila, Athmania, localités appartenant respectivement aux wilayas de Oum El Bouaghi et de Mila, avec un rush minime de Jijel et de Sétif, enregistrent un nombre important d'étudiants «transfuges» cherchant pour la plupart «la notoriété» de l'enseignement constantinois. «Nous faisons le maximum pour satisfaire le besoin des étudiants dont la moyenne requise répond largement à la minimale requise. Cela étant une question de priorité somme toute logique. Maintenant tout est tributaire des places pédagogiques», soutient notre interlocuteur et de soulever dans la foulée une ambiguïté : «Il est inconcevable qu'une salle de TD renferme un nombre d'étudiants dépassant les limites alors que, dans d'autres universités de l'Est, des salles sont presque en dessous de la normale. C'est une autre politique à revoir. De même, un enseignant appelé à corriger tant de copies à Constantine se trouve moins rémunéré que celui qui enseigne dans une autre faculté dont la prime de zone est prise en considération.» Il faut savoir que le campus universitaire accueille consécutivement 1 200, 900, 800, 1 600, 1 673 et 300 étudiants répartis selon le même ordre dans les filières de la biologie, des lettres arabes, du français, sciences économiques, des sciences techniques et interprétariats : c'est le département de l'anglais qui accuse pour cette année le plus grand nombre d'étudiants comparativement à l'exercice précédent, précise M. Dorbani qui rappellera sur l'option du cursus que le système LMD couvre la totalité des filières ; reste le département de l'interprétariat qui se soumettra à cette option l'année prochaine. Par ailleurs, on apprend que le passage au grade master s'effectuera sans concours. Il suffit à l'étudiant d'avoir une bonne moyenne durant son cycle des trois années pour postuler directement aux places pédagogiques disponibles. Pour ce qui est de l'encadrement, l'université de Constantine dispose de 2 200 enseignants, toutes spécialités confondues, et compte en enrôler 60 autres sur concours dans la perspective de la présente année. Hier, l'université était en effervescence. La tour de l'administration accueillait les derniers étudiants retardataires qui tentaient un transfert, et même des inscriptions. «Désormais, il faudra que la rigueur soit de mise pour pallier ce genre d'empressement de dernière minute», avertit le chef de la pédagogie. Notons enfin que le campus médical a renoué avec les cours hier matin (1re, 2ème et 3ème années). S'agissant des pré-cliniciens, ils ont revêtu leur blouse le 20 du mois dernier.