De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Ils sont plus de 80 %, sur les 1300 cheminots que compte la direction régionale ferroviaire de Annaba ( DRF), à avoir débrayé avant-hier vers 21h, suivant ainsi leurs collègues du Centre et de l'Ouest du pays. Il n'y a plus de train qui circule sur les voies, qu'il soit affecté au transport de voyageurs, de marchandises, de matières premières à destination des différentes entreprises implantées dans la wilaya de Annaba ou de la circonscription dépendant de la DRF de Azzaba (Skikda), à Djebel Onk dans la wilaya de Tébessa. Les grévistes réclament l'application de l'accord signé avec la direction générale de la SNTF sur le versement d'un rappel à partir du mois de Septembre 2010, ainsi que le renouvellement des équipements de travail, devenus vétustes et ne répondant plus aux normes exigées. Cette grève, dont le syndicat dit se démarquer tout en encadrant le mouvement pour éviter tout débordement, a été décidée et suivie par les travailleurs eux-mêmes, qui sont déterminés à poursuivre le mouvement jusqu'à satisfaction totale de leurs revendications. Cette grève, si elle pénalise voyageurs, étudiants et commerçants, porte également un sérieux préjudice à l'économie de toute la région, surtout aux mines de l'Ouenza et de Djebel Onk desquelles sont transportés, chaque jour, 16 200 tonnes, 4 rames de 2 000 tonnes de minerai de fer pour El Hadjar et 2 200 autres de phosphate. Ainsi, depuis avant-hier l'approvisionnement du complexe sidérurgique ArcelorMittal en minerai de fer n'est plus assuré et les exportations de phosphate vers l'étranger sont bloquées. Selon le Secrétaire général du syndicat du Complexe, qui dit apporter son soutien inconditionnel aux cheminots, le Complexe a de quoi tenir juste une semaine, au-delà la matière première viendra à manquer et il sera confronté à de sérieux problèmes. «Ce qui est urgent, nous a déclaré hier le Secrétaire général du syndicat, ce sont les expéditions vers l'étranger à partir du port de Annaba. Celles-ci devraient normalement être acheminées par voie ferrée et depuis hier aucun train n'a circulé. Cela pénalise l'entreprise ArcelorMittal qui doit payer en devises pour les bateaux en rade qui attendent leur cargaison.