Photo : Riad Par Amar Rafa La Russie et l'Algérie ont convenu d'organiser en janvier prochain une rencontre d'experts destinée à examiner la situation du marché gazier européen, a annoncé, hier à Doha, le ministre russe de l'Energie, Sergueï Chmatko. «Nous avons convenu avec l'Algérie d'organiser une rencontre d'experts supplémentaire. Il se peut qu'elle se tienne en janvier en Algérie», a déclaré le ministre russe à l'issue du premier Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (Fpeg), baptisé par certains analystes «OPEP du gaz», qui s'est ouvert hier dans la capitale qatarie, Doha, rapporte l'agence russe Ria Novosti.Selon le ministre, les experts évalueront la situation actuelle en Europe et les mesures adoptées par la Commission européenne, afin de centraliser les règles et la régulation du marché gazier. Alors que précédemment, il a été entendu de le consacrer, entre autres, à la présentation de la stratégie de développement à long terme du marché gazier mondial. La réunion du premier Sommet des pays exportateurs de gaz est l'occasion pour ses membres de rappeler quelques vérités, comme en témoignent leurs déclarations, notamment que le gaz naturel sera irremplaçable comme combustible, pour les dix prochaines années. D'où l'invitation de la Russie à la communauté internationale de privilégier la consommation de gaz naturel. Le ministre russe de l'Energie, Sergueï Chmatko, qui a fait état de cette conviction, a estimé qu'il fallait «le déclarer clairement à nos consommateurs, mener une communication appropriée et coopérer avec les gouvernements des pays consommateurs et les organisations internationales, afin que le rôle prépondérant du gaz naturel soit reconnu», a affirmé le ministre.Cela s'adresse essentiellement à l'Europe, à laquelle il conviendrait de rappeler, en outre, que la majeure partie du gaz qu'elle consommera à l'avenir lui sera fournie par la Russie, l'Algérie et le Qatar. Et qui tente d'imposer à ces mêmes fournisseurs traditionnels, ses propres règles de commercialisation. Raison de plus que lors d'une conférence de presse organisée à l'issue d'une rencontre ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (Fpeg), le ministre russe a souligné que la production de gaz schisteux aux Etats-Unis avait pratiquement atteint ses limites et que la Russie «ne prenait pas au sérieux les possibilités de transport de gaz de l'Amérique vers l'Europe». Le ministre russe venait, en effet, de soutenir son homologue algérien, Youssef Yousfi, selon lequel de nouveaux projets, dont les gazoducs transsaharien et South Stream, seront très sollicités au cours des prochaines années.D'après M. Chmatko, les participants à la rencontre ont évoqué les questions relatives au transport de gaz dans le monde. «Ces questions deviennent de plus en plus pertinentes […], et nous avons l'obligation d'étudier le domaine du transport de gaz», a-t-il affirmé. «L'un de nos objectifs consiste à garantir la compétitivité du gaz par rapport aux autres matières énergétiques sur le marché mondial», a fait savoir le ministre russe. Selon lui, pour y parvenir, il est nécessaire d'optimiser les itinéraires d'acheminement de gaz, car les coûts de transport influent considérablement sur le prix de cet hydrocarbure. Mais ce Forum, tel que voulu par l'Algérie, n'est pas tant un cartel à même de consacrer un abus de position dominante sur le marché européen, qui en est dépendant dans une large mesure. Le point de vue de l'Algérie a été clairement exprimé par le président Bouteflika à cette occasion. «L'Algérie a toujours respecté ses engagements à l'égard de ses partenaires, que ce soit pour le gaz ou pour le pétrole pour satisfaire la demande des pays consommateurs», a affirmé, mardi dernier à Doha (Qatar), le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. «Notre crédibilité, qui n'a jamais été prise en défaut, est à ce prix que nous avons parfois payé très cher», a souligné le chef de l'Etat dans son discours à l'occasion du 1er Sommet du Fpeg, assurant que l'Algérie ne dérogera pas à cette règle pour ce qui est de la satisfaction de la demande des pays consommateurs. Institué en 2001 à Téhéran, tient-on à le rappeler, le Forum des pays exportateurs de gaz regroupe à présent 12 pays membres, ainsi que trois pays observateurs (Kazakhstan, Norvège et Pays-Bas).