Le président du parti AHD 54, Ali Fawzi Rebaïne, a réclamé des réformes globales et radicales avec la participation de toutes les forces politiques du pays et touchant aux véritables facettes de la crise. C'est là, l'une des recommandations du quatrième congrès du parti, tenu le week-end dernier à Zéralda. C'est également l'un des points de la «feuille de route» de la «solution pacifique» qu'il suggère à la crise multidimensionnelle que traverse le pays. Laquelle solution nécessite, selon lui, «la consécration de la démocratie et des libertés», notamment le respect du principe de l'alternance au pouvoir. Aussi, il est nécessaire de séparer les pouvoirs institutionnels, notamment entre les institutions de la présidence de la République, la Justice, l'armée et le Conseil de la Nation. Cela passe, en outre, par la décentralisation économique et sociale, et l'assainissement de la sphère politique, associative et de l'information, juge-t-il. Lors de sa conférence de presse, hier, Ali Fawzi Rebaïne a annoncé l'installation officielle de la commission interne de préparation des prochaines élections législatives. Un thème, d'ailleurs, auquel il a consacré le temps de son intervention. A commencer par le code électoral. Il a souligné, dans ce chapitre, l'impératif de l'indépendance de la Justice, ajoutant qu'une fois son parti au pouvoir, «le président de la République ne sera ni premier magistrat du pays, ni ministre de la Défense, à l'instar des pays développés». Dans les perspectives des prochaines élections de 2012, le président de AHD54 a estimé que la présence d'observateurs étrangers est la condition sine qua non pour que ces mêmes joutes électorales soient «libres et transparentes», déplorant l'absence de réponse à la proposition de l'UE. Il propose également la formation d'un gouvernement de technocrates qui doit préparer les élections et revoir le mode de financement de la campagne électorale. Pour plus de transparence, estime M. Rebaïne, le financement doit concerner les partis prenant part aux élections. Quant à l'audiovisuel, il doit être ouvert, d'ores et déjà, pour permettre aux partis le passage en direct dans des émissions politiques programmées par la télé et les radios, a demandé Rebaïne, qui, d'ailleurs, s'est plaint de la l'absence de couverture, par l'ENTV, des activités de son parti, notamment le dernier congrès. «Depuis 2009, je n'ai été invité à aucune émission dans la télévision, mais malgré cela, mes activités se poursuivent», dira-t-il auparavant. D'autre part, les magistrats qui supervisent les élections ne doivent pas êtres désignés par le ministre de tutelle, mais par un tirage au sort que retransmettraient en direct les médias lourds, considère-t-il. La remise des PV aux représentants des candidats et les urnes transparentes ne constituent pas des garanties suffisantes de la transparence des élections, a indiqué l'orateur, en rappelant le cas des législatives de 2007, où le président de la commission de surveillance des élections est monté au créneau pour dénoncer les cas de fraude, mais cela a été étouffé en l'empêchant de passer dans les médias. Pour cela, l'administration doit aussi être neutre et ne pas être présente dans les centres et bureaux de vote, que les listes électorales soient remises à l'avance aux représentants des partis et qu'il y ait plus de contrôle dans les bureaux itinérants et sur les votes par procuration, réclame-t-il. Ce qu'il considère comme condition impérative et gage de bonne volonté du pouvoir de tenir des élections libres et transparentes. S'agissant, par ailleurs, d'autres sujets d'actualité, le président du parti AHD 54 s'est dit solidaire des 15 officiers des douanes en grève de la faim, en s'interrogeant sur les réticences de la justice à s'autosaisir dans les affaires de corruption et de malversations qu'ils ont soulevées. De même qu'il a demandé l'instauration du multisyndicalisme. Enfin, face à la situation politique du pays qu'il juge dramatique, M. Rebaïne a revendiqué l'ouverture de tous les espaces publics d'expression, notamment les médias. A. R.