L'association milite ardemment depuis qu'elle a été créée en 1992 pour s'occuper des personnes atteintes de trisomie 21 et leur donner la chance de vivre comme des enfants «valides». Pour Mahmoud Amoura, membre de la commission communication et animation, «c'est un combat de longue haleine pour aider les enfants touchés par ces malformations congénitales et leur permettre de vivre au même titre que les autres enfants.» L'association propose écoute, conseils et assistance aux parents. «Notre association prend en charge les enfants et leurs parents. Ces derniers ont généralement besoin d'un grand soutien psychologique dès la détection de la trisomie pendant la grossesse. «Nous accompagnons ces parents pour leur faciliter l'acceptation de leur enfant trisomique», a indiqué M. Amoura. «Cette guidance parentale est assurée par des équipes de psychologues.» L'association qui dispose aussi d'orthophoniste, d'éducateurs et d'enseignants réalise un travail unique avec les enfants trisomiques, ces êtres à l'intelligence cachée qui rayonnent de joie et de bonheur de vivre inconditionnel. S'agissant des statistiques sur le nombre de trisomiques en Algérie, notre interlocuteur indique que «nous ne disposons pas de chiffres fiables». Toutefois, dit-il, «on estime que chaque année, environ 900 enfants atteints de trisomie naissent en Algérie, soit deux naissances par jour ». Accompagner la croissance d'une personne trisomique dans une optique d'autonomie n'est pas chose aisée en Algérie, vu le manque de moyens mis en place par les pouvoirs publics. Mais malgré toutes les difficultés et les nombreux obstacles, l'Anit ne lésine sur les moyens pour aider les parents qui se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes. Les parents ne veulent en aucun cas que leurs enfants soient considérés comme des attardés mentaux. C'est dans ce sens que se bat l'Anit qui est à l'écoute de ces enfants trisomiques qui veulent apprendre continuellement et développer en permanence leurs connaissances. Sur initiative de l'anit, une formidable expérience est naît en 2003, dans le cadre d'une convention signée avec le département de Benbouzid. Des classes spéciales ont vu le jour dans des écoles ordinaires, à Alger (6), mais aussi dans de nombreuses wilayas du pays. Mais le combat de l'association est plus ambitieux. Elle milite pour l'intégration scolaire et professionnelle de ces enfants. Pour atteindre cet objectif, l'Anit plaide énergiquement depuis des années pour permettre la scolarisation des enfants trisomiques dans des classes ordinaires. Il est prouvé que l'intégration des trisomiques aux écoles et classes ordinaires avec des élèves «valides» permettra de mieux développer leurs compétences et leur potentiel d'intelligence. L'association à travers M. Amoura appelle à l'ouverture de formations adaptées aux trisomiques dans les centres de formation professionnelle et insiste pour leur intégration dans des postes de travail. L'Anit a lancé une expérience innovatrice, au profit de 8 trisomiques qui ont bénéficié d'une formation de trois ans dans le recyclage de papier dans un atelier à Bouzaréah. Le parcours de l'association pour l'insertion scolaire et professionnelle des trisomiques reste long et ardu mais l'espoir d'atteindre ses objectifs est permis. A. B.