Photo : S. Zoheir Par Ali Boukhlef Le gouvernement n'a apparemment pas l'intention d'abandonner la politique de développement rural. Mieux, le ministre délégué chargé du secteur, Rachid Benaïssa, a présenté hier une communication sur le sujet en conseil de gouvernement. Plus qu'une nouvelle politique, la communication de Rachid Benaïssa, appuyée par une projection informatique -une première pour un membre du gouvernement- constitue le renforcement de la politique déjà mise en place dans le premier plan quinquennal de la relance économique de l'an 2001. Le ministre délégué, s'exprimant devant le porte-parole du gouvernement, Abderrachid Boukerzaza, a donc donné les grandes lignes de sa politique, au nombre de trois : le Projet de proximité de développement rural intégré, (PPDRI), le Système d'information, de suivi, d'évaluation et de contrôle du Programme de soutien au renouveau rural (SI-PSRR) et, enfin, le Système national d'aide à la décision pour le développement rural (SNADDR). Tous ces dispositifs entrent dans le cadre du Programme de soutien au renouveau rural (PSRR) établi sur la période allant de 2007 à 2013. Rachid Benaïssa a expliqué que, si l'année dernière était consacrée à l'élaboration, celle de 2008 est celle de la consolidation, autant dire celle de la mise en œuvre. Et le ministre délégué passe à l'essentiel. Il donne quelques chiffres révélateurs de ce nouveau plan, auquel sont assignés des objectifs ambitieux, à l'image du développement des régions rurales et de la limitation de l'exode rural. 47 wilayas ont déjà été touchées par 4 729 programmes ayant concerné un peu plus de 2 millions de ménages. Les secteurs qui seront touchés par ce nouveau plan sont aussi diversifiés. Il s'agit, à titre indicatif et selon le document transmis par la tutelle, de la modernisation des villages et ksour, de la diversification des activités économiques en milieu rural, de la valorisation et de la protection des ressources naturelles ainsi que de la protection et de la valorisation du patrimoine rural matériel et immatériel. La réalisation de ces énormes projets, a expliqué le ministre délégué, ne sera possible qu'avec l'intervention de plusieurs autres institutions de l'Etat. Rachid Benaïssa a cité notamment les collectivités locales, les premières concernées, en fait, par de tels projets. A rappeler que la population rurale algérienne est estimée à fin 2006 à 13,8 millions d'habitants, dont 70% ont moins de 30 ans. Sur les 1 541 communes que compte le pays, 979 sont classées entièrement rurales et 562 partiellement rurales. L'autre sujet important adopté par le conseil de gouvernement concerne un projet de décret exécutif relatif aux marges plafond à la production, au conditionnement et à la distribution des médicaments à usage de médecine humaine. Abderrachid Boukerzaza, qui a présenté le projet devant les journalistes, a annoncé que le décret vise à «protéger le pouvoir d'achat des citoyens» en encourageant les médicaments génériques, donc forcément moins chers. Mieux, le gouvernement a mis en place une politique qui fait que la marge de bénéfice sera plus importante à chaque fois que le prix est réduit. A titre d'exemple, la marge bénéficiaire sera de 17% en gros et de 40% au détail lorsque le prix ne dépasse pas 200 DA. Cette marge baissera, respectivement, à 12 et 30% lorsque le prix du médicament est à 600 DA. Abderrachid Boukerzaza a ajouté que l'élaboration de cette loi aidera l'Algérie à réduire la facture d'importation des médicaments, en donnant des chiffres indicatifs. Il indiquera, par exemple, que le taux des médicaments importés de France est de 47,97%, alors que la facture d'importation était de l'ordre de 1,2 milliard de dollars en 2006. A signaler, enfin, que le ministre de l'Agriculture a présenté devant le conseil de gouvernement le statut particulier des fonctionnaires du secteur phytosanitaire.