La demande en foncier économique demeure pressante en 2010/2011 malgré la conjoncture qui marque cette période, lit-on dans le rapport de l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref), adressé au gouvernement. Les nouvelles immatriculations d'entreprises industrielles, bien qu'en baisse par rapport à 2009, demeurent significatives et tournent autour de 2 500 par an, précisent les rédacteurs du rapport en soulignant que l'examen de l'adéquation entre les disponibilités et les besoins en foncier économique laisse apparaître des situations tendues dans les régions à forte dynamique d'investissement. La mercuriale des prix du foncier révèle des pressions exercées sur l'offre dans certaines régions et plus particulièrement dans les bassins industriels. C'est le cas, notamment, dans de nombreuses wilayas comme Béjaïa, Alger, Annaba, Tizi Ouzou, Tipasa et Boumerdès ou Oran. L'Etat a conséquemment pris des mesures audacieuses pour réguler le secteur en anticipant même une forte dynamique d'investissement industriel dans les prochaines années. En plus d'une meilleure gestion du portefeuille foncier déjà existant, un ambitieux projet de création et d'aménagement de 36 zones industrielles (ZI), totalisant une offre cumulée de 8 000 ha et réparties à travers 33 wilayas situées sur le corridor de l'autoroute Est-Ouest, a été récemment lancé pour offrir de nouveaux espaces adaptés à l'industrie. Le coût du projet avoisine les 70 milliards de dinars et sa livraison se fera progressivement sur les cinq prochaines années. Outre la facilitation de l'accès au foncier, l'entreprise vise aussi à déconcentrer l'activité en orientant les investissements vers de nouvelles régions pour diminuer la pression sur le nord du pays. Ainsi, 11 nouvelles ZI seront implantées dans la région des Hauts-Plateaux (Sétif, Constantine, BBA, Tissemsilt, Souk Ahras, Médéa, Batna, Mascara, Tlemcen) et 6 autres dans le sud du pays (Biskra, Ghardaïa, Ouargla, Naâma, Adrar, Béchar). L'Aniref, chargée de l'aménagement et de la gestion ultérieure de ces nouvelles zones industrielles, ambitionne d'associer à sa démarche l'ensemble des acteurs concernés dont les collectivités locales et les industriels à travers la mise en place de structures fiables et adaptées pour promouvoir le développement économique intégré du territoire. Il s'agit clairement d'éviter les erreurs commises dans la mise en place des zones actuelles afin de couper court à la spéculation et à l'anarchie. Les nouvelles zones industrielles, promet-on à l'Agence, seront dotées d'équipements de base de qualité, de services de maintenance ajustés et d'un système de contrôle et de gestion souple afin d'assurer le bon fonctionnement de chaque unité. La nouveauté réside justement dans la rigueur et la compétence, qui seront déployées pour garantir une gestion transparente et une meilleure conduite de ces zones en devenir. Le marketing territorial, érigé en concept central, ne manquera pas aussi de booster un esprit de saine concurrence entre les différentes régions du pays dans l'attractivité des investissements. Cette nouvelle stratégie de l'Aniref semble, a priori, appropriée mais son efficacité réelle sur le terrain dépendra, bien sûr, de sa rigueur quotidienne et de sa vigilance de tous les instants dans la lutte contre les spéculateurs et les faux investisseurs qui ont détourné les zones déjà existantes de leur vocation première. Un point qui devrait constituer une préoccupation majeure de l'Agence. K. A.