Synthèses de Ghada Hamrouche Au moment où l'on attendait l'arrivée des observateurs arabes, les forces syriennes ont lancé une offensive militaire pour prendre le contrôle du quartier de Baba Amro à Homs, un des bastions de l'opposition au régime syrien. Une offensive qui aurait fait 20 morts selon l'Observatoire, syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'OSDH, basé au Royaume-Uni, a demandé au secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, «d'intervenir immédiatement» pour empêcher un assaut contre l'hôpital al-Hikma, situé aux abords de Baba Amro, et «l'arrestation des blessés qui s'y trouvent». Le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la plupart des courants de l'opposition, avait déjà demandé dimanche à la mission de la Ligue arabe à se rendre immédiatement à Homs, troisième ville du pays située à 160 km au nord de Damas. D'importantes manifestations contre le régime s'y déroulent régulièrement, ainsi que des affrontements meurtriers entre l'armée et des «déserteurs». La France a également demandé aux autorités syriennes de permettre aux observateurs de se rendre «immédiatement» à Homs. Une première délégation d'environ 50 experts civils et militaires arabes était attendue hier soir en Syrie, dans le cadre d'un protocole de sortie de crise soutenu par la Ligue arabe pour mettre fin aux violences. «La mission a la liberté de se déplacer en coordination avec la partie syrienne et conformément au protocole» signé il y a une semaine par Damas et la Ligue arabe, a assuré hier aux agences de presse étrangères le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdissi. Une première équipe de la Ligue était arrivée jeudi dernier à Damas, pour préparer la mission des observateurs. Le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, qui doit diriger cette mission, se trouve, pour sa part, à Damas depuis jeudi. Le secrétaire général de l'Organisation arabe des droits de l'Homme (OADH), Alaa Chelbi, a annoncé, quant à lui, que le premier groupe d'observateurs arabes devra se rendre «dans cinq points chauds en Syrie» dans le cadre du plan arabe de sortie de crise. «Le premier groupe d'observateurs sera dépêché dans la journée en Syrie pour rejoindre cinq points chauds, à savoir Damas, Homs, Deraa, Hama et Adlep», a indiqué M. Chelbi qui figure parmi les observateurs arabes dans ce pays. S'exprimant lors d'une réunion à huis clos avec les observateurs arabes, le responsable a ajouté que ce premier groupe est composé d'une cinquantaine de personnes représentant notamment l'Algérie, le Maroc, l'Arabie saoudite, le Soudan, la Mauritanie, le Djibouti, la Tunisie et l'Irak, ainsi que le Sultanat d'Oman. M. Chelbi a ajouté qu'un deuxième groupe se rendra ultérieurement dans trois autres zones pour veiller au respect des autorités syriennes de leurs engagements. Il a assuré que tous les préparatifs sur le plan logistique et sécuritaire ont été pris pour permettre à ces observateurs de mener à bien leurs missions. Il a relevé que le travail de ces observateurs, qui seront assistés par des membres des organisations des droits de l'Homme en Syrie, procéderont à une enquête sur le terrain et dans des centres mis en place pour recueillir les doléances des Syriens. La mission des observateurs est d'une durée d'un mois renouvelable.Damas avait officiellement accepté ce plan le 2 novembre, tout en continuant la répression des manifestations contre le régime de Bachar al-assad entamées à la mi-mars. Au total, 5 000 personnes sont mortes en neuf mois.