La casbah de la petite ville côtière de Dellys est classée «Secteur protégé». Mais ce statut, s'il est taillé pour assurer sa protection contre une urbanisation anarchique, ne lui garantit pas pour autant une fonctionnalité qui lui permette d'être économiquement active. Or une ville, a fortiori une casbah, ne vit que par ce qu'elle produit grâce à ses activités et en l'absence desquelles elle finira par dépérir.Conscients de ce challenge, les responsables de la wilaya de Boumerdès, dont relève la petite ville côtière, ont décidé de revivifier la casbah de Dellys par la création d'un centre pour l'artisanat et les métiers, dont la réalisation est prévue pour le début de l'année 2012. Ce projet a pour objectif essentiel de «préserver le patrimoine matériel de la vieille casbah de Dellys et de relancer divers métiers traditionnels pratiqués au cours des différentes civilisations qui s'y sont succédé […]. Nous entendons surtout réhabiliter et revaloriser les métiers de l'artisanat encore préservés de nos jours par les habitants de la casbah de Dellys et ses environs, dont la poterie et la vannerie», expliquera le directeur de la wilaya du tourisme et de l'artisanat, cité par l'APS.Le choix du site devant accueillir le centre d'artisanat, qui est inscrit au titre de la tranche 2011 du quinquennat 2010-2014, a été fait en prenant en considération la mission et les activités qu'il aura. Les responsables ont ainsi jeté leur dévolu sur une assiette de terrain située près de la vieille ville de Dellys. Concernant l'architecture du centre, ses concepteurs ont également pris en ligne de compte la nécessité de son homogénéisation avec le cachet architectural de la casbah. Le centre, qui sera construit sur deux niveaux, aura ainsi une architecture arabo-musulmane qui intègrera, cependant, les expressions culturelles des civilisations qui sont passées et se sont établies dans la région au cours de différentes époques historiques. Chaque étage du centre abritera un nombre d'ateliers artisanaux et de formation, des salles d'exposition et des espaces vente. Les associations locales activant dans le secteur de l'artisanat pourront aussi avoir des bureaux dans ce bâtiment.L'inscription de ce projet au programme de développement de la wilaya est certainement une initiative à saluer. Les autres villes, qui ont des casbahs évidemment, devraient même s'en inspirer, Alger et Constantine principalement. Car, comme nous l'avons déjà dit, une vieille ville, une fois restaurée, doit revivre, autrement dit être active et productive. Et, à supposer qu'elle attire les touristes, ce n'est certainement pas la beauté architecturale de ses maisons, ses fontaines, ses places, ses souks et ses venelles qui pourra la faire vivre. La dynamisation et la fonctionnarisation d'une casbah sont toutes aussi importantes que sa restauration. Elles sont vitales. H. G.