Synthèse de Ghada Hamrouche La cause sahraouie suscite un plus grand intérêt de la communauté internationale en cette fin d'année 2011, si l'on se fie aux nombreuses déclarations portant sur le droit du peuple sahraoui à disposer de lui-même, ainsi que la situation des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés. Dans le sillage de cette effervescence internationale autour de la question sahraouie, le Parlement africain a affiché son intention de dépêcher une délégation parlementaire dans les territoires occupés du Sahara occidental pour s'enquérir de la situation des droits de l'Homme dans ce territoire. Une volonté affichée par le vice-président du Parlement africain en charge des relations internationales, Laroussi Hammi, en visite à Alger. «Nous allons demander, encore une fois, (aux autorités marocaines) de permettre à une délégation parlementaire africaine de visiter les territoires occupés du Sahara occidental pour s'enquérir de la situation des droits humains», a déclaré à la presse M. Hammi à l'issue d'un entretien avec le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps), M. Mahrez Lamari. M. Hammi a exprimé, dans ce sillage, le soutien «indéfectible» du Parlement africain au peuple sahraoui qui lutte pour ses droits légitimes, demandant au royaume du Maroc «l'application des résolutions internationales» sur le conflit du Sahara occidental. «Nous lançons un appel solennel à nos frères marocains pour revenir à la raison et se conformer au droit international concernant ce conflit», a-t-il dit, déplorant dans ce cadre les «atteintes quotidiennes aux droits de l'Homme dans les villes sahraouies occupées». Le vice-président du Parlement africain a appelé à l'application de toutes les résolutions internationales relatives à la question sahraouie, stipulant toutes le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination à travers un référendum libre et régulier. La République arabe sahraouie démocratique (Rasd) est membre du Parlement africain, créé le 18 mars 2004.Le Congrès américain a, rappelons-le, adopté, mardi dernier, une loi exigeant du département d'Etat de s'assurer du respect des droits de l'Homme au Sahara occidental, préalablement à toute aide financière militaire accordée au Maroc. Le Congrès a également conditionné l'aide financière militaire américaine par «le droit d'accès, sans entrave, au Sahara occidental aux organisations des droits de l'Homme, aux journalistes et aux représentants des gouvernements étrangers». Dans son dernier rapport mondial sur les droits de l'Homme, le département d'Etat américain a clairement mentionné les assassinats commis par les services de sécurité du gouvernement marocain et les détentions arbitraires et actes de torture contre les Sahraouis, ainsi que les mesures coercitives menées contre les organisations internationales des droits de l'Homme et les médias qui traitent de cette question. Dans le sillage de ce rapport et celui de son Centre de recherche qui a également fait état de ces violations, le Congrès américain a, récemment, adopté une loi qui exige du département d'Etat de s'assurer du respect des droits de l'Homme au Sahara occidental préalablement à l'octroi de toute aide financière militaire au Maroc. La question du Sahara occidental a, faut-il le rappeler encore, reçu cette année l'appui de l'Assemblée générale de l'ONU et du Conseil de sécurité qui ont réaffirmé, au cours de cette année, la solution permettant l'autodétermination du peuple sahraoui, mais en l'absence de progrès dans le processus, les négociations continuent à buter sur des divergences entre le Front Polisario et le Maroc.