Photo : Sahel Par Amar Rafa A une question se rapportant à l'alliance présidentielle, le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP), Bouguerra Soltani, a indiqué qu'elle est morte. Cette affirmation d'un chef des trois partis résume, en effet, la situation de ce triumvirat de partis, créé en 2004, autour de la mise en œuvre du programme du président Bouteflika. Une alliance de partis qui aura vécu d'une façon formelle. Sur papier seulement. Si le FLN et le RND ont des intérêts parfois parallèles, voire mêmes contradictoires, le MSP paraît comme un cheveu dans la soupe. Soltani a beau gloser le contraire, il ne s'est pas empêché de revenir à la raison en se déclarant marginalisé par le FLN et le RND. Les querelles qui étaient alors en sourdine ont fini par éclater au grand jour, à l'occasion des réformes politiques débattues par le Parlement. Le MSP s'est désolidarisé de ses partenaires tantôt en s'abstenant de participer au vote, tantôt en votant contre les projets de loi. Le parti a argué que les réformes en question ont été «dévoyées» et «vidées de leur sens». En réaction, le FLN et le RND, s'affrontent dans l'arène de l'APN, mais les deux finissent aussi par sceller des accords avec des députés indépendants. Situation inextricable et un enchevêtrement des intérêts qui laissent pantois. Pour les connaisseurs, cette opposition-factice du MSP n'est, en fait, que de la «surenchère», au moment où la formation est en déclin. Cela est d'autant plus vrai pour le parti qui a subi une saignée de ses rangs eu égard à une dissidence interne. L'agrément en révision des prochaines législatives, d'un parti issu de son sein, est à même de grignoter de son propre électorat. Cette hantise est partagée par le FLN, qui risque de perdre une partie de ses bastions au profit d'un nouveau parti issu de la jeunesse, de même qu'il reste sous la constante menace d'un mouvement de redressement. Son interminable querelle à fleuret moucheté avec le RND semble se diriger vers un conflit ouvert. Le fait n'est pas nouveau. Puisque les dissensions remontent à bien avant. Tout indique, au vu de la situation qui précède que les prochaines élections vont rééditer le coup et élargir un peu plus le fossé séparant ses membres. Si pour l'instant, rien de concret n'est envisagé, l'alliance sera-t-elle sauvée de sa dissolution par une décision politique ?