Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar
Epinglés par la Direction de la concurrence et des prix (DCP) pour défaut de facturation, les distributeurs du lait conventionné, affiliés à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), ont déclenché récemment un mouvement de grève pour réclamer «la levée des sanctions commerciales et la cessation des poursuites judiciaires» prises à leur encontre. Le débrayage, entamé le 18 décembre dernier, a été ponctué par plusieurs rassemblements de protestation devant le siège de la wilaya. «On nous reproche la non-facturation à la distribution, alors que le prix du lait conventionné est fixé par décret ministériel. Nous acheminons le lait en sachet vers les commerçants, et ces derniers le revendent au prix fixé au consommateur. On ne peut ni détourner le produit, ni augmenter son prix. On ne sait pas la motivation profonde de cet acharnement. Dans d'autres wilayas, ce problème ne se pose même pas», déclare un représentant des protestataires. Les contrôleurs de la Direction du commerce (DCP) ne l'entendent pas de cette oreille. Ils exigent des factures d'achat et de vente pour vérifier que la totalité des cargaisons sorties d'usine ont été réellement mises sur le marché au prix fixé par l'Etat. Durant les neuf jours de ce conflit, les commerçants ont été contraints de s'approvisionner, eux-mêmes, à l'usine pour répondre aux besoins de leurs clients. Dans les agglomérations et les villages éloignés, le lait conventionné s'est raréfié dans les supérettes et les épiceries. Les deux parties, réunies mardi dernier sous l'égide du chef de cabinet du wali et en présence des représentants de la Direction des impôts, ont finalement trouvé un terrain d'entente. «Une convention, signée entre les transformateurs de lait et les distributeurs, annule cette exigence de facturation que les livreurs n'ont pas le temps d'effectuer. Cela nous permettra de travailler dans le respect de la réglementation et sans entraves des services des contrôles de la DCP», précise un membre de la délégation de l'UGCAA. Soulignons que ce problème de la non-facturation affecte tous les circuits commerciaux. Opérateurs économiques et prestataires de services ont généralement horreur des factures de crainte d'être fortement taxés par les services du Fisc.