Photo : S. Zoheir Par Hassan Gherab Des actions pour la préservation et la réhabilitation du secteur protégé du vieux tissu urbain de la ville de Boussaâda, dans la wilaya de M'sila, seront lancées «avant fin janvier», a rapporté, samedi dernier, l'APS citant la Direction locale de la Culture. Les travaux qui devront être lancés porteront notamment sur la restauration, à l'identique, en respectant l'architecture originelle, de vieux monuments de cette cité dont l'édification remonte à plus de deux siècles. Le chantier sera lancé après l'inscription, annoncée pour ce mois de janvier, de cette cité sur la liste des sites classés patrimoine national.Des travaux de restauration ont déjà été entrepris depuis 1995 dans la vieille ville de Boussaâda, un ksar comme on trouve tant dans le Sud algérien, avec des venelles ombragées par de tonnelles aux toitures construites en toub, pierres et palmes de palmiers, des matériaux locaux. Carrefour commercial jusqu'aux années 1930 connu pour son grand marché hebdomadaire, le ksar avait jadis quatre principales portes d'accès. Sous l'occupation française, des camps militaires ont été érigés autour de la ville pour contrôler la région. L'intersectorialité, qui a fait ses preuves et donné des résultats concrets dans différents projets menés dans les régions du Sud, aura aussi sa place dans ce chantier de restauration du secteur protégé de la ville de Boussaâda. Un séminaire international sur «La vieille cité et les oasis» sera organisé en mars prochain dans la ville pour définir, entre autres, la nature de l'intervention du ministère de l'Agriculture et du Développement rural dans ce projet. Le ministère de l'Agriculture est déjà intervenu dans différents ksour qui ont été réhabilités pour encourager les habitants à revenir y habiter dans de meilleures conditions et relancer ainsi la culture vivrière et oasienne alentour. Dans la même perspective, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a pris en charge le projet «Les routes des ksour : appui au développement local intégré» qui a été lancé en 2006 sous l'égide de l'Unesco et du Programme des Nations unies pour le développement. Le projet met en œuvre dans les ksour implantés le long des anciennes routes des caravanes commerciales du Sahara, des chantiers pour la réhabilitation de constructions ksouriennes. Ce faisant, les ksour revivent, ce qui permettra d'y ressusciter l'activité économique et donc de sauvegarder l'environnement ainsi que le patrimoine culturel et naturel oasien.Dix ksour situés dans quatre wilayas (Béchar, Adrar, Ghardaïa et Ouargla) sont retenus pour bénéficier des actions inscrites dans le cadre de ce projet. Des inventaires du patrimoine matériel (savoir-faire locaux, les arts de la construction et de la maintenance traditionnelles), et une maison du patrimoine seront ainsi réalisés dans chaque ksar qui sera restauré, avec de meilleures conditions de confort et de vie. Par ailleurs, on prévoit aussi la création, réhabilitation et/ou rénovation de foggaras traditionnelles. Des habitations traditionnelles seront également remises à neuf et équipées pour devenir des maisons touristiques.Et pour encadrer et accompagner les différents chantiers lancés et qui le seront dans les quatre wilayas, les acteurs locaux, les associations et coopératives locales sont formés à la préservation et la gestion du patrimoine culturel matériel et immatériel.A terme, les dix ksour pourront constituer un réseau, une route qu'empruntera le touriste pour découvrir à travers les dix stations les cultures de ces régions désertiques. Le projet «La route des ksour» devra ainsi aboutir à la promotion d'un tourisme culturel et d'un développement durable.Et si c'est valable pour le Sud, ça ne peut que l'être pour le Nord où des secteurs sauvegardés ont également été créés et attendent toujours d'être valorisés et revivifiés.