Synthèse de Fella Bouredji Avant de passer à la phase d'exploitation du patrimoine et des différents biens culturels que recèle le pays, il est utile de travailler à leur préservation. Et cela semble de plus en plus à l'ordre du jour. La problématique de la sauvegarde des ksour et des systèmes hydrauliques traditionnels, des foggaras commencent à sérieusement attirer l'attention. Elle a été au centre des travaux d'un atelier régional, ouvert mercredi dernier à Ghardaïa en présence des représentants du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et du ministère de l'Intérieur. Ce peut être une raison de croire en un éventuel essor prochain du tourisme culturel dans le pays. Organisé dans le cadre du projet pilote «les routes des ksour» par l'Office de la protection de la vallée du M'Zab (OPVM) avec le soutien du ministère de l'Intérieur et le PNUD, cet atelier regroupe de nombreux spécialistes du monde de l'architecture et de la préservation du patrimoine issus des wilayas d'Adrar, Ouargla, Béchar et Ghardaïa. Au menu des discussions, plusieurs thèmes relatifs aux outils de sauvegarde, de réhabilitation et de restauration des ksour, à la sauvegarde et la valorisation du système hydraulique ancestral ainsi qu'à l'optimisation de l'utilisation de l'eau dans les écosystèmes oasiens. Les participants travailleront donc trois jours à l'élaboration d'un bilan et des perspectives concernant le projet pilote de la route des ksour 2008 qui vise à réhabiliter le cadre bâti traditionnel, à préserver l'environnement et à sauvegarder le patrimoine matériel et immatériel des régions des ksour, censé être générateur d'un développement local durable. Le PNUD en partenariat avec le gouvernement algérien et d'autres agences onusiennes et fondations publiques et privées avait mis en place ce projet pilote d'appui au développement local durable «les routes des ksour» qui touche les quatre wilayas du Sud. D'un coût estimé à deux millions de dollars, le projet impliquera dans toutes ses phases, d'une durée de trois ans (2005-2008), les acteurs locaux et mettra en œuvre une pédagogie active basée sur une approche participative (formation action) dans les différents domaines du projet. Le projet vise également, selon certains participants cités par l'APS, «à renforcer les capacités des acteurs locaux à sauvegarder, réhabiliter et revitaliser le patrimoine culturel et le milieu naturel oasien de leurs régions et à développer l'économie locale». Les expériences de certains ksour en matière de protection, de préservation et de mise en valeur du patrimoine bâti ainsi que les systèmes hydrauliques ancestraux tels que les foggaras du Touat et du Gourara et le partage des eaux du M'Zab classés «patrimoine de l'humanité» seront présentées lors de ces travaux. Haut lieu d'architecture traditionnelle et important site touristique, la vallée du M'Zab, qualifiée de «leçon d'architecture» par le célèbre architecte André Raverau, a été édifiée dans le Sud sous forme de ksour pour une vie communautaire respectueuse de la structure sociologique des habitants avant d'être classée comme patrimoine mondial par l'Unesco en 1982. En marge de cet atelier, les participants auront droit à des visites guidées programmées en leur honneur à travers les différents ksour de la vallée du M'Zab.