Photo : S. Zoheir Par Karima Mokrani Les services du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales ont tenu leur promesse de délivrer un passeport biométrique électronique, hautement sécurisé, répondant aux normes internationales exigées par l'Organisation internationale de l'aviation civile (Oiac). C'est hier, au Centre national de délivrance des documents sécurisés, sis El Hamiz (Alger), que les cinq premiers passeports du genre ont été remis à leurs titulaires. Cela devait se faire au niveau des daïras après vérification de toutes les données en présence des personnes concernées, mais, pour les besoins de l'événement, la remise des cinq documents a été faite au centre même de leur fabrication. Le reste des procédures administratives devront être finalisées aujourd'hui même au niveau des daïras. Selon le ministre Dahou Ould Kablia, l'opération est une réussite, accomplie à 100% par des compétences algériennes. Le Centre en question est parfaitement sécurisé, avec un réseau de transmission des données (des daïras au Centre) qui fonctionne avec un haut débit. La procédure est très compliquée (plusieurs étapes techniques, avec des équipements de haute technologie), mais c'est fait exprès, insiste le ministre, pour garantir l'authenticité du document et sa protection de toute fraude et usurpation d'identité. Aussi, assure un des membres chargés du suivi du bon déroulement de l'opération, le passeport biométrique électronique est un document crédible, parce qu'il se base sur un autre document lui aussi authentique et sécurisé, qui est le 12 S. Pas moyen donc de le falsifier. Selon le ministre, l'Algérie enregistre, ainsi, une avancée considérable dans le domaine, prenant l'exemple de la France qui compte 500 000 passeports falsifiés, pour cause, justement, d'utilisation d'un acte de naissance également falsifié. De son côté, le secrétaire général du ministère assure qu'avec le rythme de travail adopté, le Centre est en mesure de produire 6 000 passeports biométriques par jour. Et s'il est fait appel à une deuxième équipe, le nombre de passeports passerait à 10 000 par jour. Quant au traitement des dossiers (une fois les données arrivées au Centre), la moyenne journalière est estimée à 20 000. Le même responsable indique que les délais de délivrance ne devraient pas dépasser les 15 à 20 jours, y compris pour les membres de la communauté algérienne qui résident à l'étranger. Ces derniers, qui se plaignent des difficultés d'avoir le 12 S, se voient accorder des facilités par les deux ministères (de l'Intérieur et des Affaires étrangères), pour son acquisition (utilisation d'une procuration ou demande de délivrance du document par le biais du consulat). Pour le coût de l'opération, le SG du ministère donne un chiffre de 1,5 milliard de dinars pour l'acquisition des équipements et des logiciels et 2 milliards de dinars pour la réalisation du centre d'El Hamiz. Un autre centre, moins spacieux, devra être réalisé incessamment dans une région du Sud pour assurer une protection maximum de la base des données. «C'est pour sécuriser les données en cas d'incendie ou autre ici à Alger», a expliqué le ministre Dahou Ould Kablia, sans donner un quelconque indice de la région où sera implanté le nouveau centre. Ce qui est aussi important, dira le ministre, c'est que toutes les données fournies pour la délivrance de ce document resteront valables pour l'élaboration de documents futurs, principalement la carte nationale d'identité, le permis de conduire et la carte grise. «Nous avons les données, les équipements, les ingénieurs…, c'est pratiquement 70% des opérations à venir. Ce qui nous manquera, c'est juste les machines qui serviront à la production de chaque document», a-t-il dit. Par ailleurs, le passeport ordinaire reste valable jusqu'à 2015. Les titulaires de ce passeport ne devront pas s'inquiéter pour son renouvellement jusqu'à expiration de sa validité.