Les questions contenues dans le formulaire de demande du passeport biométrique ainsi que les pièces à fournir ont créé la surprise de par leur lourdeur, leur nombre et leur caractère fastidieux. La procédure d'obtention du document de voyage a été compliquée, alors qu'elle devait être allégée. L'opération de délivrance des passeports biométriques a été officiellement lancée, dimanche, au niveau de 64 daïras et 4 consulats sélectionnés par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. S'inscrivant dans le cadre de la modernisation des pièces d'identité, leur sécurisation contre la fraude, l'usurpation d'identité, le terrorisme et le crime organisé, elle répond aux normes de l'Organisation mondiale de l'aviation civile (OACI) et de l'Union européenne (UE) qui exigent l'introduction des empreintes digitales et des photos d'identité numérisées dans les documents de voyage. Il s'agit là aussi d'un premier pas vers «l'introduction à l'administration électronique », a déclaré le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, non sans faire remarquer que l'introduction du passeport biométrique «protégera le citoyen de la falsification, de l'imitation et de l'usurpation d'identité» et «rendra l'escroquerie tout à fait impossible». Mais quelles sont les caractéristiques du nouveau passeport ? Il est difficilement falsifiable ou imitable, pour ne pas dire infalsifiable car doté d'une puce «inviolable» contenant la photographie, l'identité, la nationalité, les caractéristiques physiques et l'adresse du titulaire. Il contient également les empreintes digitales du détenteur. Grâce à ces fonctionnalités, on peut facilement identifier une personne. Pour les besoins de l'opération, la Gendarmerie nationale a mis à la disposition des daïras-pilotes son matériel permettant le traitement et l'enregistrement des empreintes digitales en attendant que le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales acquière quelque 800 appareils dans les prochaines semaines. Selon M. Zerhouni, la saisie des données se fera avec le maximum de sécurité. Toutes les informations qui seront recueillies sur les demandeurs de passeports seront intégrées dans une banque centralisée que les différents services de sécurité pourront consulter à tout moment. Cela étant, il est question de délivrer 5 millions de passeports biométriques dans les cinq prochaines années, à raison d'un million par an. Les passeports sous leur forme actuelle, continueront à être délivrés jusqu'au 24 novembre prochain. A partir du 25 novembre 2010, toutes les daïras ainsi que les consulats d'Algérie, qui seront dotés entre-temps d'appareils de traitement d'empreintes digitales, délivreront exclusivement des passeports biométriques.