Très peu considérés par les pouvoirs publics et parfois même par le citoyen lambda, les maîtres d'enseignement spécialisé dans les centres de solidarité nationale expriment leur désarroi. Ils sortent de l'anonymat et interpellent les responsables du secteur pour la prise en charge totale de leurs revendications. «L'Algérie a signé des conventions internationales qui recommandent une attention particulière pour les travailleurs qui activent dans ce domaine. Malheureusement pour nous, tous les avantages que nous avions dans le statut de 1993 ont disparu dans le nouveau, c'est-à-dire celui de 2009. Notre demande principale est de revoir le contenu de ce nouveau statut qui nous rétrograde au lieu de nous faire progresser», a indiqué le président de la Fédération nationale des travailleurs et employés de la Solidarité nationale et de la Famille, Farid Bougara, lors d'une conférence de presse tenue hier au siège du Snapap à Alger. Le conférencier soutient que la loi 09-354, portant statut particulier de la corporation, va à l'encontre des revendications et des aspirations des concernés. «Le maître d'enseignement spécialisé (MES) était classé à la 14/1, soit l'équivalent du classement du professeur de l'enseignement moyen (PEM). Il a été dégradé à la 10 en vertu de la loi 09-354. Aussi, celle-ci a fait perdre au corps des inspecteurs et des conseillers pédagogiques leurs grades. C'est illogique et inadmissible».Farid Bougara rassure la base syndicale que ses revendications ont été transmises à la tutelle et que celle-ci n'a pas fermé les portes du dialogue : «Ils nous ont demandé de leur faire des propositions d'amendements du statut et de leur remettre une plateforme de revendications. Ce sera chose faite au courant de la semaine prochaine.» Autrement dit, les choses avancent bien entre les deux parties et il n'y a pas de raison de songer à un mouvement de grève qui risque de paralyser le secteur. Seulement, la fédération, affiliée au Snapap, souhaite que le processus suive son cours dans de bonnes conditions et qu'il n'y ait pas de retards dans la prise en charge réelle des problèmes soulevés. Autre revendication exprimée par la corporation des maîtres d'enseignement spécialisé (on les appelle aussi éducateurs spécialisés pour la prise en charge des enfants malades mentaux, sourds-muets…), l'intégration des contractuels en fonction de leurs missions et de leurs diplômes : «Nous avons des contractuels qui ont jusqu'à 15 ans d'expérience. Ils s'occupent de tout, ils n'ont pas de tâches bien définies. Nous demandons leur intégration et qu'il n'y ait plus d'amalgame dans la définition des tâches qui nous sont attribuées à tous.»D'autres problèmes spécifiques sont posés par la corporation des maîtres d'enseignement spécialisé. Ils demandent leur prise en charge dans les plus brefs délais de façon à assurer un minimum de bonnes conditions de travail décent et tranquille. Par ailleurs, Farid Bougara exprime son souhait de voir les pouvoirs publics se prononcer pour la création d'instituts nationaux de formation au lieu de se satisfaire des petits centres. K. M.