La Fédération nationale des travailleurs du secteur de la solidarité nationale exigent de prendre part à la commission mixte pour la révision et l'élaboration de leur nouveau statut particulier. Il s'agit des enseignants et éducateurs spécialisés travaillant sous la tutelle du ministère de la Solidarité. Ils manifestent, pour la seconde fois, leur colère et exigent une prise en charge effective de leurs doléances socioprofessionnelles. Organisés en Fédération nationale des travailleurs de la solidarité nationale depuis novembre 2009, affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), ces derniers comptent user de leurs droits syndicaux pour faire entendre leur voix. Dans une conférence de presse, organisée hier au siège du Snapap à Alger, Farid Bouguerra, président de la corporation qui compte plus de 14 000 membres, a fait savoir que «leurs conditions de travail sont très critiques, en particulier après la promulgation de leur nouveau statut particulier, où certains acquis leur ont été retirés». Plus explicite, il a déclaré qu'ils ont été, en effet, rétrogradés dans la grille de classification, passant à l'échelle 12 après avoir été à la 14. «Dans notre ancien statut particulier, la loi 102-93 nous classait au même rang que les enseignants du moyen. Dans le nouveau statut, la loi 09-353 nous a rétrogradés au rang d'enseignants du primaire», dénonce le conférencier qui ajoute que cela est «tout à fait contraire à la loi 03-06 de la Fonction publique, qui stipule qu'il est formellement interdit de priver les travailleurs de leurs acquis. 4000 vacataires attendent leur intégration La fédération a donc soulevé ses préoccupations à la tutelle, qui leur a ouvert la porte du dialogue. Une commission ministérielle est désignée pour négocier la plateforme des revendications des enseignants et éducateurs spécialisés. Ces derniers ont, pour leur part, créé une commission nationale qui doit étudier les préoccupations des travailleurs, lors des journées d'études organisées à partir du 8 janvier et qui devront se terminer aujourd'hui. La fédération exige, cependant, la présence des représentants de la direction de la Fonction publique dans la commission mixte. Outre cette requête, les enseignants spécialisés revendiquent la révision de leur statut particulier et la revalorisation de leur régime indemnitaire. Ils demandent aussi l'intégration des 4000 vacataires de la profession. Pour revenir au statut particulier, M. Bouguerra a souligné que leur corporation n'a pas été impliquée dans les débats et les négociations dans l'élaboration de ce statut, car «nous n'étions pas organisés en syndicat». Et d'ajouter : «Nous exigeons actuellement et après la création de notre fédération, de faire partie de la commission mixte.» Le président de la fédération a mis la lumière sur certaines contraintes rencontrées dans l'exercice de leur travail, puisqu'ils sont tout le temps en contact avec des handicapés, parfois dangereux. Ils appellent donc à la révision de leur régime indemnitaire, entre autres, celui de l'encadrement et de la permanence, ainsi que la réduction du nombre d'années pour accéder à la retraite. Il y a lieu de noter que les travailleurs du secteur ont manifesté leur mécontentement en 2009, mais le ministère leur a catégoriquement interdit de faire des sit-in. La fédération menace de recourir à un mouvement de contestation, si leurs doléances ne sont prises pas en charge rapidement.