Pour peu que la problématique de la qualité de la semence de pomme de terre soit réglée et que la mécanisation soit renforcée, l'objectif d'atteindre une production de 5 millions de tonnes de tubercules à l'horizon 2014 devient tout à fait réalisable. C'est l'avis du président du conseil interprofessionnel de la pomme de terre (CIPT) Seraoui Bachir. S'exprimant lors d'une réunion du CIPT présidée par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural Rachid Benaïssa jeudi dernier, M. Seraoui a aussi indiqué qu'avec un peu plus d'organisation dans la filière pomme de terre, la production peut progresser de 20 à 30%. Et de préciser dans ce sens : «Nous pouvons produire jusqu'à 1,5 million de tonnes de plus que ce nous produisons actuellement». La récolte enregistrée en 2011 a atteint 3, 8 millions de tonnes. Une hausse de 19% par rapport à 2010. Ce qui fera dire au ministre, dans son intervention : «Nous nous approchons plutôt que prévu de l'objectif tracé pour 2014, d'atteindre les 4 millions de tonnes». Non sans rappeler au passage l'ascension de la production ces dernières années. En effet en 2008, la récolte s'est élevée à 2,2 millions de tonnes passant à 2, 67 MT en 2009 et en 2010, elle s'est établie à 3, 2 MT. Le ministre a aussi tenu à indiquer que 53% de la production nationale de pomme de terre est produite par quatre wilayas : El Oued et Aïn Defla produisent, à elles seules, 37% de la récolte et Mascara et Mostaganem (16%). Ces progrès dans la production que le CIPT cherche à consolider par l'entremise d'un plan d'action pour l'année 2012. M.Seraoui le fera savoir en expliquant qu'il va concerner plusieurs segments de la filière, notamment la fertilisation, la mécanisation, la régulation et enfin la production de semences. Pour la fertilisation, un groupe de travail, chargé de définir les normes de fertilisation de la culture de pomme de terre, selon les différentes zones de production, sera installé incessamment selon M. Séraoui. Un autre atelier sur la modernisation des exploitations par la mécanisation est également prévu durant le mois prochain pour identifier le matériel spécifique et les besoins des agriculteurs, et faire des propositions de soutien de l'acquisition de machines. Et sur ce dernier point, le ministre s'est dit «prêt» à étudier toute demande de soutien à la mécanisation, formulée par les agriculteurs «sous réserve» d'orienter les financements à l'acquisition du matériel. «Cet accompagnement est également conditionné par une obligation de résultats», a lancé le ministre car pour lui : «Je ne veux pas débloquer un dinar qui ne ramène rien en retour.» Soulignons que lors des débats, la question de la qualité des semences a eu la part du lion. Les intervenant ont, en effet, demandé au ministre de procéder à l'assainissement dans le milieu des producteurs de semences car estimant que le contrôle de la semence reste insuffisant dans plusieurs wilayas du pays. A El oued par exemple, et selon Ghenam Hamer, président du conseil régional interprofessionnel de la pomme de terre, des sacs de semence sont proposés sans aucun étiquetage et de révéler au ministre : «Dans notre wilaya, il existe trois sortes de producteurs. Ceux qui réalisent d'excellents rendements, d'autres avec des niveaux de production moyens et enfin les faibles qui continuent à s'approvisionner en semences non certifiées proposées à des prix défiant toute concurrence.» Ce à quoi le ministre a répondu : «C'est à vous d'organiser le contrôle interprofessionnel, car les professionnels doivent également participer à dénoncer les agriculteurs qui ne respectent pas la réglementation en la matière et rappeler que les instituts de contrôle habilités par le ministère ne peuvent à eux seuls tout contrôler». Toujours sur la problématique de la semence de mauvaise qualité, M. Seraoui a fait savoir au ministre qu'un atelier sur la production de semences sera organisé prochainement pour débattre des aspects liés à ce domaine. Rappelons enfin que le CNPT à convenu de se réunir d'ici au mois de mars prochain pour trouver des solutions concrètes aux problèmes soulevés lors de cette réunion. Le ministre leur a donc fixé un rendez-vous à cette date «et de venir avec des solutions» a-t-il averti. Z. A.
*Dans le cadre du programme annuel des importations de pomme de terre, il a été réceptionné, ces jours-ci au port d'Alger, une cargaison de 120 000 tonnes de semences provenant de hollande. Il faut savoir aussi que la wilaya d'El Oued n'est pas concernée par ce programme puisqu'elle s'approvisionne seulement en semences locales, pour garder intact le caractère bio de sa production. Les besoins actuels en semences de cette wilaya tournent autour de 260 000 tonnes.Ils vont certainement augmenter, puisque selon Zeghib Saadoune, président de la chambre de l'agriculture d'El Oued, il est prévu une extension de la surface cultivée en pomme de terre. Elle va passer de 18 500 ha à 31 000 ha.